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n o KOCllES ERtjl'TiVES.
Nevchelir et Vatctian, conirée où les tufs trachytiqiies présentent
les plus curieux phénomènes, à cause des contours
bizarres et variés qu'ils revêlent. On les voit taiftés tantôt
en masses diversement dentelées et déchiquelces ,• taintôt
en tourelles, en colonnes ou en poteaux souvent couronnés
de dalles ou de blocs syméfriquemeTit alignés en platesformes,
à l'instar des tallies de glace de la Suisse. L'ensemble
de tous ces groupes fantastiques produit un tableau
difficile à décrire et à peine accessible au pinceau du
peintre. L'illusion qu'il cause est telle, qu'à une certaine
distance on croit voir une vaste cité hérissée de citadelles
et de tours mauresques; mais ce qui rehaussé etìcore l'originale
beauté de ce coup d'oeil, c'est la variété infinie et la
capricieuse distribution des teintes; car tantôt, sur un
espace restreint, se Irouvent concentrées toutes les richesses
de l'échelle chromatique; tantôt une seule nuance s'empare
exclusivement de masses considérables, comme c'est notamment
le cas avec l'es nombreuses hauteurs arrondies qui
encadrent la contrée, puisqu'elles Sont composées de strates
horizontales de pierre ponce et de tuf d'une blancheur
éblouissante.
La contrée comprise entre Tatlaret le groupe syénitique
d'Aliadjik Dagh s'aplanit progressivement dans la direction
de la vallée de Tatlar, en se déployant en une large surface
horizontale, hérissée de petits cônes et de masses carrées
dont les groupes foncés paraissent de loin comme une
agglomération de cabanes ou de tentes kurdes disséminées
dans la plaine; ce ne sont que des tas de scories, de ponce
et de taf, associés à des affleurements locaux d'un trachyte
à pâte grise, poreuse, renfermant des cristaux d'oligoclase,
et des paillettes d'un mica magnésien noir.
í:iiai'itrií V.
T > a plaine dont il s'agit est bordée à l'est par la remarquable
vallée de Tallar. C'est un de ces cmloirs volcanirpies
si éminemment propres au domaine du mont Ai'gée, seulement
il n'est, point composé de trachyte, mais de dolérite
: par conséquent la description de la vallée de Tatlar
devrait trouver sa place dans la section consacrée à l'étude
des dolériles. Cependant cette roche y est si intimement
liée aux trachytes du grand domaine argéen, que j'ai cru
ne pas la devoir détacher de ce dei'nier.
La lisière supérieure des parois verticales qui forment
les bords de la vallée de Tatlar est composée d'une bande
doléritique divisée en plusieurs couches horizontales et figurant
une corniche alignée comme au cordeau; tandis que
des bancs également horizontaux de tuf blanc occupent la
partie inférieure des parois. La dolérite est à grain très-fin,
et passe fréquemment à une amygdaloïde noire ou grisâtre,
qui renferme des tablettes hexagonales de mica bronzé, et
dont les alvéoles arrondies sont remplies de kalkspath. La
vallée débouche au nord dans celle du Kizil Irmak; mais, à
peu de distance au sud du petit village Tatlar, elle se rétrécit,
en s'exhaussant. pour se confondre avec un plateau du
haut duquel le Tatlar Sou se jette brusquement dans la profonde
fente que forme ici la vallée. A mesure que le petit
torrent descend cette dernière, il est grossi par denombreux
ruisseaux qui se précipitent en écumant le long du bord
méridional delà vallée, bord dont l'altitude prise non loin
du village Tallar est de 1.192 mètres.
L'espace entre Tallar et la ville de Nevchehr otfre un
tableau vivant d'éjections de matières fluides et incandescentes,
car on ne voit partout que cônes de scories et coulées
épanchées en vastes nappes qui consistent particulièrel'i
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