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698 TC R U A I N S IlE TRANSITION.
toutes les parties de la montagne élevée que l'on franchit
(à 4 lieues au nord de Feké] pour descendre dans la vallée
de Hadjin ; ce sont toujours des espèces se rapportant à
celles dont j'ai donné plus haut (p. 696) l'énumération ; le
Spirifer Vernemli y domine, et le Producius Murchisoni y est
plus ou moins abondant. Souvent le calcaire qui les renferme
prend une teinte gris clair, sa cassure devient conchoîde et
il exiiale sous le marteau une forte odeur bitumineuse.
Les calcaires fossilifères soit gris, soit bleu foncé, olfraut
de grandes variétés dans leur texture et dans ieui- cassure,
constiluent exclusivement la profonde vallée dans laquelle
on descend, après avoir péniblement franchi (pendant près
de deux heures) la montagne précédemment indiquée (à
i lieues au nord de Feké). C'est sur le flanc nord-ouest du
rempart qui borde la vallée du côté du nord-est, que se
trouve Hadjin*.
I . Celte villo, située dans le coeui- mime de l'Anti-Taurus, au milieu
des tribus faTiatiques de Kozcm-Orjlou, de Fcirsak, etc., a été jusqu'ici
p r e s q u e complélemcnt inconnue, non-seulement aux géologues et aux
n a t u r a l i s t e s , mais même aux géegraplies. C'est qu'anssi l'accès en est fort
dilTîcile jiour un Européen, moins à cause de la constitution extrêmement
m o n t a g n e u s e du pays ainsi que de la rareté d'endroits habites, que parce
q u e cette contrée est occupée par des tribus qui ne reconnaissent que
nominalement la souveraineté de la l'orte; l'inltuence des autorités locales
t u r q u e s y est nulle, et la recommandation du pacha d'Adana, dont Hadjin
est censée relever, est plutôt un titre de défaveur que de protection auprès
des chefs de ces tribus, qui y dominent en maîtres absolus, et viennent
loger leurs hordes sauvages jusque dans l'église du grand couvent arménien
de Hadjin. .J'ai été à deux reprises dans cette petite ville : la première
fois en 1848, et la dernièr e en 18o3, et chaque fois j 'avai s (u-u prudent de
n e point mo vanter du patronage du gouvernement ottoman. La position
d e Hadjin est remarqualjlement belle; on peut en prendre une idée générale
par la planche xxvii de mon Atlas pilloresciua, qui représente Hadjin
v u du nord-ouest.
C H A P I T R E IV. 699
Hadjin peut être considéré connno le point central de la
belle série de couches dévonienues que nous avons suivies
depuis Feké (voyez la coupe p. 694) ; car au nord de
Hadjin on entre dans la grande vallée que traverse le Saïhoun,
bordée des deux côtés par les rempar t s parallèles de l'Anli-
Tatirus proprement dit; or, ces remparts, ainsi que je l'ai
déjà signalé (p. 680), présentent également des localités
très-riches en fossiles dévoniens, bien que ceux-ci se distinguent
plutôt par le nombr e des individus (particulièrement
de l'Àirypa reticularis) que par la variété des espèces. Il
s'en suit que noire coupe (p. 6fl/i) peut se prolonger au nord
en se rattachant immédiatement à la grande vallée de l'Anti-
Taurus.
I,e coup d'oeil rapide que nous venons de jeter sur la
contrée située entre Feké et Hadjin termine la revue de la
partie de l'.Vnti-Taurus explorée et reconnue |)ar moi comme
appartenant au terrain dévonien.
La présence de ce terrain dans celte région reculée de la
péninsule anatolique a surtout cela de remarquable, qu'elle
complète la série curieuse de lambeaux dévoniens, échelouncs
sur tine ligne qtii va du Bosphiu-e jusqu' à la mer Caspienne,
et peut-être même jusqu'à l'Himalaya. C'est an fait sur
leqttel E. de "\'erueuil avait déjà insisté avec beaucoup de
r a i s o n , à l'occasion dos fossiles dévoniens rapportés des
contrées caspietnies par lloiinnaire de ilell
I. Voyez Xotice sur tes travaux de M. Hommaire de Ilell. par
11, Viquesnel, dans le llidl. Soc. rjéol. de France, sine, t. VII, p. 491.
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