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i l 6 UÛ C I I E S ÉRUPTIVES.
à une lieue environ au sud-sud-est d'Esld Stamboul), séparé
du premier par des massifs tracliytiques. I,a vallée clroile
qu'arrose l'ilidja Sou dont le lit, malgré sa largeur, ne renferme
en été qu'un mince filet d'eau, est entourée de tous
côtés par des rochers arrondis d'une serpentine noirâtre
plus ou moins schisteuse. On voit jaillir des fissures de ces
rochers plusieurs gerbes d'eau chaude qui est recueillie
dans deux édifices quadrangulai res , grossièrement construits
à la turque, et servant de liaiimm ou de bain. L'enceinte
intérieure de ciiacune de ces baraques consiste en un bassin
dans lequel l'eau est conduite cà l'aide d'une rigole ; les
dimensions des deux bassins sont à peu de chose près les
mêmes, car ils forment des carrés dont chaque côté a environ
3 mètres de longueur. L'eau qu'ils contenaient à l'époque
( l e 15 mai 18i8) oii je visitais ces lieux, n'avait guère
qu'une dizaine de centimètres de profondeur ; mais sa température
dans les deux enceintes oftrait une notable difi'érence,
car elle était de 38° dans l'un des deux bassins et de
à 7 ° , 5 d a n s l'autre, bien ciue dans les deux enceintes intérieures
la température de l'air ambiant fût à peu près la
même et que celle de l'air extérieur (à l'ombre et à trois
heures p. m.) marquât l/i",2. I.'Ilidja Sou débouche dans
une belle plaine s'étendant jusqu'au littoral et hérissée de
collines tertiaires.
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Au sud de la Troade, les roches serpentineuses ne se
présentent sur une échelle considérable que dans la Carie
et, entre autres, à i lieues et 1/2 au nord-est-nord de la ville
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de Moughla (Mugla), oîi une serpentine verdâtre, renfermant
des paillettes jaunes de bronzile, se trouve en contact avec
ime roche un peu énigmali(|ue, que j'ai décrite (p. 220-
222) sous le nom de Muglalite, en la raiigeant provisoirement
dans la famille des Dolérites. L'association de la serpentine
avec cette roche constitue un phénoniène d'autant
plus remarquable qu'elles dillèrent complètement l'une de
l'autre par leur constitution chimi(|ue. La serpentine ne se
dégage de cette singulièi'e associalion qu'à une vingtaine de
lieues au noi-d-est de Moughia, dans les fiarages de Isarayuk
Bazai-. [în etlet, lorsque de cette petite ville on se l'end à
Tefenu par Deré K.oï, Goumavschar , Tcham Ivoï et Okkevi,
on traverse une contrée fort montagneuse, presque exclusivement
composée de masses coniques de serpentine, séparées
les unes des autres par de petits plateaux et d'étroites
mais profondes vallées. C'est dans les parages d'Okkevi
que l'on peut marquer la limite approximative de ce domaine
serpentineux, car quand on descend vers ce village (situé
encore dans ce domaine), en venant de Tcham koï, on ne
tarde pas à entrer dans une plaine revêtue de dépôts diluviens
qui s'étendent jusqu' à Tefenu. Près d'Okkevi, cette plaine a
la forme d'un défilé, mais, à l'est de Tefenu, elle s'élargit
de plus en plus, bordée au nord comme au sud par des hauteurs
composées d'un calcaire blanc, se fendant aisément en
dalles régulières comme la pierre lithograpliique et ayant
des couches plus ou moins fortenient redressées, double phénomène
particulièrement prononcé aux points de contact avec
la serpentine. Au reste, ce calcaire rappelle beaucoup celui
de la rive occidentale du lac Egei'dir que j'ai cru pouvoir rapporter
à l'époque éocène ; nous reviendrons sur ces dépôts,
en étudiant les terrains tertiaires de l'Asie Mineure.
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