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•122 HO C H E S tîllUPTIVliS.
Cette Yaila constitue, du côté du sud, la dernière ceinture
extérieure du cône central du mont Argée, et il est probable
qu'elle continue également tout autour dnrevers oriental
de ce cône, puisque le plateau nommé Tekir Yaila,sur lequel
j e descendis du sommet de l'Argée, paraît être la continuation
nord-est du plateau de la Vaila supérieure dont il
s'agit. Vue de cette plate-forme, la masse centrale de l'Argée
se présente comme un cône gigantesque terminé par deux
pics (dont l'oriental a des conloiu-s assez doux) qui constitueni
le point culminant du colosse, tandis que celui de l'ouest est
hérissé d'aiguilles et découpé en échancrures. Le cratère
n'étant ouvert que du côté du nord et de nord-nord-esl,
c'est-à-dire du côté qui regarde Kaïsarie et Endurluk, les
deux pics, ainsi que les protubérances intermédiaires, ne
permettent pas de l'apercevoir du plateau supérieur, en
sorte que le revers méiidional du cône central se présente
de la manière dont il se trouve figuré sur la pianelle 18 de
m o n i i i a s piVioresr/ueBien que, vu à une certaine distance,
c e revers paraisse descendre par une pente uniforme vers la
surface du plateau, la région inférieure du cône est loin
d'ofl'rir un plan régulièrement incliné ; au contraire, c'est une
masse diversement renflée et sillonnée par des fentes plus
ou moins profondes, généralement dirigées de nord ou de
nord-est-nord au sud ou sud-ouest-sud, et qui quelquefois
se prolongent non-seulement à ti-avers la surface du plateau
{Yaïla) supérieur, mais encore descendent tout le long
mssäo comiiacle qui donne à la plante une forme globulaire, en soi'lo que,
l o r s q u ' e l l e couvre (perlâmes suifaces, on eroiLvoir de loin autant de ladies
d e neige.
I . Voyez pour la position lies di\ei'ses lerrsssos du moid Argée Iìl pl. li.
j o i n t e à la page 439 de ma Héogr. plii/s. omnp. de l'Asie Mineure.
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C H . M M T K E IV. •123
du versant méridional du massif argéen, en traversant la
terrasse (Yaïla) inférieure, jusqu'à la plaine d'Everek.C'est
parce que, dans sa partie inférieure, le cône central est
renflé en un immense bourrelet souvent aplati, et se confondant
insensiblement avec la surface du plateau {Vaïia)
supérieur sans former de talus constant, que l'on peut gravir
ce cône à cheval pendant plus de deu.x heures, et s'élever
à 5ii2 mètres au-dessus du plateau supérieur. Aussi le
iO août 18/|8, suis-je arrivé à cette hauteur avec tous mes
chevaux, gens et bagages, après sept heures de montée depuis
Everek, et je m'empressai aussitôt à m'y établir pour
passer la nuit. En conséquence, je fis dresser ma tente (la
première probablement que jamais Européen y ei!it plantée,
puisque W. Hamilton, mon seul et unitjue prédécesseur,
n'en lit point usage) sur une saillie assez unie du bord
d'une profonde crevasse, à une altitude de 3,005mètres
A deux heures après le coucher du soleil, le thermomètre
baissa subitement à 0 ,7, et le lendemain, à une heure
avant le lever du soleil, il était à — 4 , tandis que le mini-
Il
I , iMaigré ceUe aUitude et surLouL malgré la nature pulvérulente et
r o c a i l l e u s e du sol, composé de cendres volcaiii({ucs et de b!ocs, lo lieu d'e
mon campement solitaire me fournit plusieurs plantes phanérogames du
plus grand intérêt, et enlre antres Jiirinea depressa C. A. Mey., à odeur
d e musc (Musc-Gui), Astragalus chionophylus Boiss.^ et Silene arf/oea
F i s c h . Ces plantes m'accompcignèrent le lendemain tout le long du cône
c e n t r a l où j 'eus la surprise de les voir, à une altitude de plus do 3 ,300 mèt
r e s , associées non-seulement à d'autres représentants orientaux dol a flore
a l p i n e , mais même ii deux e.^pèces caractéristiques pour nos régions ciiaud
e s du bassin niédilerranéeii, savoir : Euphorbia nicoeemis Ail. et Solidago
virga aurea L. Il est vrai que la dernière n'atteint ici que de 10 à
1Ö centimètros do hauteur, tandis qu'en liurope elle en a souvent plusd'un
m o i r e ; en revanclie Vliajtkorbia nicoeeims ne paraissait point dilîérer de
m congenere de Nice,
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