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60 HOCHE S ÉliUPTIVES.
la vallée. Souvent le trachyte foncé, ferrugineux, rappelle
tellement des calcaires noirs, qu'à nue cerlaine dislance, il
devient difficile de reconiiaîlre la nature de la roche. Au
reste, les variélés homogènes passent IVcquemment au trachyte
normal à structure porpliyroïde. Ce dernier domine
à peu de dislance au nord-est de Ueré Koï, et y remplace
complètement les tufs et les conglomérats trachytiques.
J>a ville de Bergama' est entourée de beaux groupes de
rochers de trachyte. Us se rattachent directement aux
massifs trachytiques du vaste domaine du Hassan Dagli, (|ui
se déploie d'un côté jusque près de la ville de Manissa', et
touche de l'autre côté au littoral du golfe de Tcliandarlyk.
Lorsque, de Manissa, on se rend à Bergama, c'est au
nord du petit village Halikiy qu'on voit les trachytes envahir
la contrée, en offrant les variétés les plus nombreuses.
Généralement la roche a une grande analogie avec celle de
karabouroun et de Riva (V. p. 7); seulement, dans les
trachytes de ces dernières localités, les cristaux d'amphibole
sont plus abondants et de dimensions plus considérables.
D'autres fois (et c'est particulièrement entre Eredjeblu
et Halikiy que j'ai observé ces variétés), la pâte est
d'une teinte noire rougeâtre, rappelant le Uurnslein, et
chamarrée de taches blanchâtres. On distingue dans cette
pâte des cristaux vitreux d'orthose, et des paillettes de
mica ; mais, le plus souvent, les uns et les autres ne sont
visibles qu'à la loupe ; enfin quelquefois la structure por-
1. Celte misérable bourgade est l'Iiumble représenlani de l'antique el
célèbre t'ergame doni il ne roslo presque |.Ius de traces, à foxeeption des
monnaies el fies médailles que l'on y trouve encore assez IVéquemmenl.
•2. ReprésenlanI non moins humble de la splendide ilarjiwsia ad
Si.pyltuii.
C l I A l ' I T l i l i il, lil
pliyroïde disparaît presque complètement et la roche a
l'aspect d'une masse homogène, ou bien elle est rubanée
et rayée de zones parallèles, et sa surface est grasse et
luisante de manière à simuler certaines roches talqueuses.
Toutes ces variétés se trouvent, soit entassées en blocs qui
semblent indiquer que la matière éruptive est sortie plutôt
dans un état pâteux que fluide, soit disposées en bancs qui
alternent avec des dépôts (parfois stratifiés) de conglomérats
ou d'une espèce de pépérite. Çà et là, ces dépôts fragmentaires,
cimentés en une roche solide, sont divisés en masses
colonnaires ou prismatiques, qui se dressent pittoresquement
le long des flancs des montagnes ou en couronnent les
sommets.
Les montagnes composées de ces roches trachytiques
sont séparées les unes des autres par des plateaux ou des
vallées peu profondes, et la contrée se relève constamment
dans la direction du nord-ouest; aussi, tandis qu'à Manissa
la végétation respire tout le caractère luxurieux de la chaude
Ionie, à Eredjeblu, situé seulement à 7 lieues de Manissa,
mais à une altitude de 1,0/|5 mètres, on se croit transporté
au milieu des régions boréales de l'Europe. Le renllemeut
progressif de la contrée, à mesure qu'on se dirigé au nordouesi
d'Eredjeblu. atteint son point culminant dans le massif
allongé qui, sous le nom collectif de Hassan Dagh ' ( car
selon les localités, ce massif porte des noms divers), décrit
une courbe du nord-est au sud-ouest, en poussant ses ramifications
jusque près du golfe de Tchandaiiyk.
C'est entre Eredjeblu et Eurtulu que l'on franchit la
1. On ajoiilo ordinairement a>i nom de cette montagne I epilhète de
Kara, noij-o ( Kara-IIassan Ilagli), afin de la distinguer de son homonyme
de la Cappadoee c|ue l'on appelle Hassan Dagli lout court.
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