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T E R R A I N S DE TIIANSITION.
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Alili d'étendre et de compléter les indications fournies
par la coupe que nous venons d'eiïectuer, relativement à la
constitution géologique de la contrée comprise entre Milas
et le littoral méridional, nous allons maintenant diriger deux
autres coupes à l'est de Geramo, savoir : l'une de Geramo
jusqu'à Moughla à travers l'extrémité orientale de la chaîne
du Lida, et l'autre de Moughla jusqu'à Eslciliissar. Or,
comme nous avons déjà joint (V. p. 564 ) par une coupe
transversale Eskihissar à Milas, les deux coupes que nous
allons y ajouter nous permettront de renfermer toute la région
comprise entre Milas et Moughla et le littoral septentrional
du golfe de Kos, dans un carré irrégulier dont la ligne tracée
entre ^lilas et Eskihissar représenlera le côté septentrional ;
celle entre Geramo et Moughla, le côté méridional; celle
entre Milas et Geramo, le côté occidenlal ; enfin celle entre
Moughla et Eskihissar, le côté oriental. De cette manière,
nous serons à même d'apprécier avec un degré suffisant de
probabilité la constitution géologique {ou du moins pétrographique)
de l'espace limité par le carré irrégulier que
nous aurons tracé'.
1. Les données fournies par ces coupes sur la constitution géologique (le
la région orientale du I.ida nous permettent de les appliquer avec Ijeauroup
de protiaijiiité également ii la partie occidentale do cette cliaine située
à l'ouest de notre eoupe. Ces inductions deviennent d'autant plus viaiseinblables
que, d'après iMSl. Hamilton et Stricldand [Transad, of the ijeol.
soc. of London, an. '1841, voi. VI, p. 9), un calcaire bleu compacte,
semi-cristaiíin, compose les iiauteurs siluccs ii l'est du village lioudroun,
iiauteurs qui sans doute font partie de l'extrémité occidentale de la chaîne
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C I I A P I T R K 11. B7I
En se dirigeant au nord-est de Geramo pour se rendre
à Moughla, on voit les calcaires à fades de terrain de trandu
Lida; d'un autre côté j'ai constaté que la chaîne de Grinium (Kazvkli
Dagh) ainsi que les bords méridionaux du lac Akîztclia'i sont composés de
inicaseliisto, ce qui rend donc très-probable que la région littorale comprise
entre le lac Akiztchaï et le village Boudroun appartient également au grand
domaine des terrains de transition. En conséquence, j e me suis décidé à
colorier toute cotte région littorale de la mimo teinte que les chaînes de
Lida et de Grinium. Cependant j e n'ai pas cru pouvoir comprendre dans
cette teinte le littoral méridional du golfe de Kos, parce que, d'après ce
qu'en disent MU. Hamilton et Stricliland [toc. cit.], ce long promontoire
serait composé de ce que les deux savants anglais qualilîent de scaglia, terrain
que j e me suis permis d'identirier provisoirement avec le terrain tertiaire
inférieur. Quant aux considérations qui me portent à croire que les
indications fournies par Mît. Hamilton et Strickland, relativement à la
péninsule de lioudroun, sont de naturo il taire supposer que cette dernière
rentre dans le domaine des terrains de transition, voici, en résumé, ce
que les deux savants anglais nous apprennent à ce sujet : la partie occidentale
du point culminant de la péninsule consiste en minces" schistes
calcaires plongeant au S.-O., ainsi qu'en marbre gris il couches puissantes
renfermant des excavations et des tissures dont plusieurs sont j-empiies
de dépôts calcaires analogues par leur teinte à certaines variétés d'albiitro
oriental. A l'est de la dépression dans laquelle se trouvent les ruines d'une
antique cité, le marbre réapparaît avec le même plongement en alternant
avec des conglomérats ou des grès {scmclslone-cjrU] verdâtres. Les collines
s'élèvent brusquement dans la direction do l'E.-N.-E. et atteignent une
altitude de 2,000 pieds. Ce point culminant est formé par une crête trèsétroite
composée de schistes laminés et feuilletés qui plongent au S.-O.
sous un angle de 4S degrés. Les mêmes auleurs signalent le calcaire bleu
cristallin sur la còlo orientale de l'île de Ithodes, et notamment près de
I.indo, oil il plonge au nord-ouest sous un angle de 23 degrés. Il y forme
des collines élevées sur lesquelles s'appuient les dépôts tertiaires et'fossilifères.
Enfin, SI.M. Hamilton et Slriekland nous apprennent que le calcaire
dont il s'agit se montre également entre libodes et Archangelo, où sur
certains points il devient schisteux et passe à un calcaire cristallin ii structruro
légèrement concenti-ique, rappelant beaucoup les calcaires siluriens
du Bosphore. (On sait maintenant que ce que les deux savants anglais
qualifieront de silurien est le terrain dévonien.) S i x :