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»04 HOCl l l iS EUUI'TIVES.
A l'ouest et au nord, les limites d» domaine éruptif du
b o r d asiatique se trouvent marquées de la manière la plus
t r a n c h é e par la ligne littorale, car elles sont comprises entre
les deux promontoires de l'ilbournou et de Karabouroun;
mais du côté du sud et de l'est la ligne de démarcation est
bien moins nettement ti'acée, non-seulement parce que la
c h a r p e n t e solide de la contrée y est fréquemment masquée
par les dépôts superficiels de détritus, mais encore parce que
les rares affleurements ne sont pas toujours de nature à nous
éclairer sur l'âge de cette charpente; car, comme les roches
éruptives qui s'étendent depuis la rive asiatique du Bosp
h o r e jusqu'au cap Karabouroun se trouvent le long de leur
limite méridionale eu contact tantôt avec les terrains paléozoïques,
tantôt avec les terrains crétacés, rien n'est plus
difficile que de toujours résoudr e d'une manière satisfaisante
la double question de savoir, d'une part, auquel des deux
t e r r a i n s appartiennent les marnes, grès et calcaires schisteux
malheureusement non fossilifères qui se présentent sur
ces points de contact; d'auti-e part , si les masses de roches
é r u p t i v e s , plus ou moins désagrégées, qui s'associent souvent
à ces affleurements énigmatiques, sont réellement les
r e p r é s e n t a n t s d'une roche sur place, ou bien seulement les
d é b r i s empruntés à des roches situées ailleurs, et transportées
ici par l'action de l'eau. Aussi n'est-ce que d'une manière
provisoire, et sauf à la voir rectifiée par des explorations
ultérieures, que j'ai tracé les limites sud et sud-est de
ce domaine éruptif, en les figurant par une ligne ondulée
p a r l a n t du cap Filbournou, et se dirigeant au nord d'Arnaout
Koï et de Rarakires, vers le cap Karabouroun.
Si le domaine éruptif du littoral d'Asie diffère de celui
d u littoral d'Europe par ses contours et ses directions, il s'en
CHAPITRE VII. m
distingue également par la nature de ses roches ; car c'est
là qu' à côté des dolérites et des basaltes apparaissent les
trachytes proprement dits, c'est-à-dire des porphyres caractérisés
par le feldspat h vitreux, landis que ce genre de porphyre
paraît être fort rare sur la côte d'Iîurope.
Afin de mieux apprécier la nature des roches qui figurent
dans le domaine éruptif de la côte d'Asie, nous allons
le traverser dans plusieurs directions.
Lorsque de Beïkos on s'avance le long de celte còle
dans le sens du cap Filbournou, on voit à peu de distance
au sud de ce dernier les calcaires dévoiiiens remplacés par
des conglomérats très-variés, qui préludent en quelque sorte
à l'apparition des roches éruptives, et marquent les points
d e contact entre ces dernières et les dépôts sédimentaires de
la grande formation paléozoïque. Aussi, en se mélangeant
et en réagissant les uns sur les autres, ces matériaux, si
différents par leur origine, leur fige et leur composition, se
sont-ils transformés en une masse chaotique de fragments
soit isolés, soit solidement agglutinés, et plus ou moins imp
r é g n é s par l'oxyde de fei\ Une analyse chimique pourrait
seule en déterminer la composition, sans en révéler toujours
l ' o r i g i n e . Au reste, ces masses rappellent (quoique sur une
p e t i t e échelle) les dépôts non moins énigmatiques qui,
comme nous le verrons plus tard, marquent sur la côte d'Europe,
dans les parages de Saryari, le point de contact entre
les roches éruptives et les calcaires et thonschiefers du terr
a in dévonien.
En traversant les hauteurs qui dominent le promontoire
de Filbournou pour descendre ensuite vers la baie de Poir
a s , on distingue, dans les nombreux f ragment s et blocs qui
jonchent tous ces parages, des cristaux et substances amorl
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