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tioii de la splendide coupole de Sainte-Sophie, merveille de
sou siècle et qui même dans le nôtre n' a point perdu de sou
prestige ii cause de son extrême hardiesse. Déjà depuis longtemps
l'attention des naturalistes avait été excitée par cette
substance énigniatique dont on ignorait complètement la
nature comme ou en ignore encore la véritable provenance.
Aussi, dès le début de mes explorations en Asie Mineure,
M. le professeur Ehrenberg avait signalé cette localité à
toute ma sollicitude. Malheureusement les eflbrts auxquels
je me suis livré pour éclairer ce sujet sont demeurés sans
résultat positif. Il est vrai qu' à Tchandarlykon se sert aujourd'hui
du tuf blanc pour la fabrication des briques dont les
tas nombreux sillonnent la plage, empilés pêle-mêle avec
les monceaux de sel ; mais cette brique, bien que presque
aussi légère que la pierre ponce, est très-cassante et par
conséquent rien moins que propre aux consli'uctions solides.
Ainsi que le fait observer le savant professeur de Berlin', la
fameuse terre de Pitane a dû posséder un certain degré de
plasticité produite peut-être par la présence de substances
argileuses hitimement liées à ses éléments constitutifs, et
c'est cette qualité qui pouvait la rendre propre à des constructions
solides tout en ne nuisant point à sa légèreté ; or,
aucune roche ne réunit ces conditions autant qu'une roche
composée de carapaces d'infusoires. Cependant, parmi les
centaines d'échantillons de roches diverses de l'Asie Mineure
déposées par moi à l'Université de Berlin, et dont
l'ensemble constitue sans doute la collection la plus riche et
la plus complète (relativement à l'Asie Mineure) que possède
un cabinet quelconque, M. Ehrenberg n'a pu découvrir un
i. Mikrogeolo(/ie, p. 34,
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seul morceau qui ofl'rît les qualités requises; ce qui conduirait
à la conclusion que le dépôt, probablement tout à
fait local, que formait celte substance précieuse, aui'a été
complètement épuisé, et que dès lors elle n'a plus aujourd'hui
d'autre représentant que la coupole même de Saiiite-
•Sophie. 11 s'agirait donc de l'examiner sur les lieux en
trouvant moyen d'en détacher un fragment, ce que naturellement
on ne pourra guère se permettre de faire au nom
de la science, mais seulement à l'aide d 'argument s plus acceptables
pour les employés turcs. Dans tous les cas, il restei'a
toujours à décider la question relative à la localité qui a
foui'ui la terre blanche; car, ainsi qu'avec sa sagacité accoutumée
le fait observer l'illustre associé étranger de l'Institut,
elle n'a pas dû se trouver dans les parages de ïchandarlyk,
mais beaucoup plus au sud, puisque autrement on
ne concevrait point pourquoi les architectes chargés de la
construclion de la coupole se sont rendus à Rhodes pour y
préparer et tailler la pierre destinée à cet usage, tandis qu'il
eût été plus naturel de faire cette opération à Pitane même,
ou tout au plus à Smyrne, situées l'une et l'autre à une
distance considéi'able de Ilhodes. On est donc en droit de
supposer que les architectes byzantins (tous natifs d'/lsîe
Mineure) connaissaient un dépôt de cette terre soit dans l'ile
même de Khodes, soit sur un point du littoral de la Carie
limitrophe de la première*.
't. Pour se rendje compte de loul ce qui concerne i'inléressante question
relative à la célèbre terre de Pitane, je crois que plus d'un de mes
lecteurs ne sera pas fâché do lire l'apei'cu historique qu'en donpe M. Ehrenberg
{Mitirogeologie, p. 40) et que je reproduirai ici en traduction,
cf Lorst|ue, pendaut la guerre civile provoquée par le rebelle Ilypatius,
l'église de Sainte-Sophie eut été complètement détruite, l'empereur Justinien
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