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442 RO C Ï Ï E S ÉIÌUPTIVES.
mont au Zamantia Sou. La ligue de démarcation est fort
trancliée à cause des teintes respeclivos des deux roches,
car le bord nord-ouest de la gorge, formé par les flancs
abrupts de l'Ala Dagli, est composé do calcaire gris, tandis
que la serpentine coloi'e en rouge foncé le bord sud-est, bien
que ce dernier olire çà et là des aflleurements calcaii'es, et
qu'à son tour la serpentine se montre localement sur le bord
opposé, oil cependant elle n'apparaît jamais au-dessus, mais
toujours au-dessous des lambeaux calcaires.
La gorge dont il s'agit a, du sud-ouest au nord-est, une
longueur d'environ 5 lieues, et se trouve, à son extrémité
nord-est, close par un rempart de serpentine dirigé en
moyenne du sud-est au nord-ouest. Le versant nord-estnord
de ce rempart descend dans une profonde dépression
dont les parois sud-est, composées de serpentine, sont
sillonnées par tout un réseau do petites vallées débouchant
probablement sur le Zamantia Sou, tandis que les
parois nord^ouest sont formées par les flancs calcaires de
l'Ala Dagh. Du côté du nord la dépression est bordée par
un plateau accidenté composé de dépôts tertiaires.
La portion orientale de ce plateau, presque complètement
nu, et sur lequel est située la petite ville de Farasch descend
brusquement vers la vallée de Zamantia Son, qui, à peu de distance
de l'ai'asch, est entourée des deux côtés par des masses
de calcaire blanc ou bleu, recouvert çà et là par des dépôts
de conglomérat et de brèches horizontalement stratifiés*.
•1 La vallée de Zamanlia Son est d'un grand inlprôt non-:ieulement poulie
naturiiliste, mais encore pour rcllinograplic et le pliilulegue qni ani'aient
à y étndier les déliris d'une populalion clirétienne dont les prali([iics reiigienses,
le langage et les moeurs offrent un curieux mélange d'éléments
les plus hétérogènes.
C H A P I T R E XVI.
V I I I .
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L'espace très-considérable occupé par les roches serpentineuses
que j'ai été dans le cas d'observer tant entre les
chaînes de Boulgar Dagh et l'Ala Dagh, que le long du versant
sud-est de cette dernière, ne paraît cependant représenter
qu'une fraction de l'immense développement qu'acquièrent
ces roches dans les contrées situées immédiatement
à l'est de l'Ala Dagh. Comme je n'en ai visité que quelques
points isolés et que Joseph Russegger nous fournit à cet égard
des renseignements qui, malgré ce qu'ils laissent à désirer,
n'en conserveront pas moins une incontestable valeur, tant
qu'ils seront les seuls que nous posséderons sur la constittition
géologique de ces contrées, je crois devoir donner ici
un résumé des observations consignées par ce savant dans
son grand ouvrage'. ?^ous commencerons d'abord par le
versant méridional du Bonigar Dagh où je n'ai pas été dans
le cas d'explorer certaines localités que J . Russegger signale
comme composées de roches serpentineuses, et nous suivrons
ensuite le géologue autrichien dans les régions placées
à l'est de l'Ala Dagh, régions oii la serpentine paraît se
manifester sur une échelle vraiment gigantesque.
Entre Tarsous et Nenu'oun, J. Russegger mentionne
trois localités serpentineuses, toutes enclavées au tnilieu de
ce qu'il appelle craie inférieure, savoir: à l'ouest du village
Matara (situé sur la rive gauche du Guzelderé) et à l'est
1. lieisen in Europa, Asien lutd Africa, I. Band, t. Tlieil, p. 6:20 et
seti.
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