ä i RO C H E S ÉRUPTIVES.
boiiates de chaux et de soude, des sulfates de cliaux, de
soude, de magnésie et de fer, et enfin à de la silice, de
l'alumine et du protoxyde de fer. Malgré cela, parmi
toutes les sources salines de l'Europe, aucunes ne paraissent
réunir au même degré que celles d'Adulis et d'Atami
les conditions qui caractérisent la source de ïuzla, puisque,
d'un côté, les nombreuses sources salines de l'Allemagne
sont rarement aussi riches que celles de Tuzia en chlorure
de sodium, et que, d'un autre côté, les premières se trouvent
presque toutes dans les dépôts sédimentaires, à l'exception
de Munster am Stein', qui a son siège dans les
porphyres. Mais ce qui donne aux sources de Tuzla une
place à part, c'est le degré de température qu'elles possèdent,
vu qu'elle est peut-être supérieure à celle de toutes
les eaux thermales observées jusqu'aujourd'hui en Europe,
sans en excepter même celles de l'Islande, les plus chaudes
que l'on connaisse; car d'après MM. Sartorius de Waltershausen
et Descloizeaux, la température du Grand-Geyser
est à sa surface de 76 à 80° cent., et ce n'est qu'à une
profondeur de 22 mètres qu'elle atteint de 122 à iüT, et
encore pas d'une manière permanente, mais seulement
immédiatement avant ou après chaque éruption, tandis que
dans les sources de Tuzla, l'eau, à la surface même des
jets, dépasse d'une manière constante la température de
100° cent., ce qui poiu-rait faire supposer qu'à une profondeur
de 22 mètres elle doit atteindre un chiffre plus
4. M. Bichoff ( ic/ i r t . der ehem. und. phys. Ceol., vol.], p. 55 et 184),
en mentionnant la source saline de .Munster am Stein, comme faisant exception
sous ce rapport aux autres sources salines de l'Allemagne, cite celles
de la Nouvelle-Grenade en Amérique, qui ont également leur siège non
dans les terrains sédimentaires, mais dans le granite.
C H A P I T R E PREMIER. 2S
élevé que celui que présente à cette profondeur le Grand-
Geyser'.
Les roches désagrégées d'où jaillissent les sources de
Tuzla offrent une grande extension tout le long du cours
supérieur du Tuzla Tchaï, sans que cependant on y
observe aujourd'hui une émission quelconque d'eau thermale,
ce qui semblerait indi([uer que le phénomène dont il
s'agit avait jadis une sphère d'activité beaucoup plus
étendue. C'est sur l'une de ces masses tracliytiques parfaitement
blanches et décomposées, que se,trouve, à une
altitude de li|8 mètres, le petit village Bergas, situé non
loin de la place occupée jadis par l'antique et célèbre
Assos
1. Les sources chaudes décrites par iM. le professeur Hoclistetter [l'etermann,
Millkellungen, etc., an. 1862, p. 863), dans les lies de la Nou-
^elle-Zélande, ne peuvent être comparées à celles de Tuzla que sous deux
rapports seulement, savoir : celui de la roche (¡'où elles jaillissent et celui
de leur position près de la mer. Là s'arrête l'analogie, car les sources de
l'île de la Nouvelle-Zélande ne renferment que très-peu de chlorure de
sodium et sont siliceuses; d'ailleurs leur température ne parait guère dépasser
98" cent., bien que le thermomètre plongé dans te sol accuse le
point d'ébullition, tandis que dans le jet d'eau de Tuzla, môme à leur surface,
la température excède le point d'ébullition.
2. Les faits qui semblent indiquer que dans cotte partie de la Troade les
agents volcaniques étaient encore en activité à une époque assez récente,
et dans tous les cas pendant la période historique, trouvent une confirmation
de plus, dans uue tradition populaire répandue parmi les habitants
d'Assos, ainsi que nous l'apprend un travail intéressant publié sur les
raines de cette célèbre cité, dans les Mittheilungen de M. Petermann
{au.-1862, p. 238). Or, d'après ceUe tradition, il se serait trouvé près d'Assos
uue pierre tellement brûlante, que les morts ensevelis dans ces parages
étaient immédiatement consumés, ce qui aura valu à cette pierre le nom
signiQcatif de a£9oî oapxo^apî. Sans doute, cette tradition n'était basée que
sur la hante température qu'exhalaient les fissures des rochers trachytiques