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Iflli llOCHES ftRUPTIVES.
place, mais ne reproduisant plus leurs éléments constitutifs
dans l'ordre ou avec les combinaisons où ils se trouvaient
dans la roche qui en a fourni les matériaux. Ainsi, à l'endroit
même oil, dans les parages de Yenimalialla et de
Saryari, on peut marquer la limite méridionale du domaine
éruplif placé en contact immédiat avec les calcaires dévoniens,
cette limite n'est rien moins que nettement tracée.
En effet, bien que les calcaires et les micaschistes y soient
brusquement remplacés par une roche évidemment éruptive,
cette dernière est tellement désagrégée, qu'il devient impossible
de la déterminer d'une manière précise : c'est une
masse blanchâtre, terreuse, qui ne donne point d'effervescence
avec les acides, et se trouve çà et là traversée par de
minces bandes de quartz. Cette roche, probablement doléritique,
compose les montagnes échelonnées le long du littoral,
depuis Yenimahalla jusqu'à Roumeli-Kavaghy; les
flancs de ces montagnes offrent des pentes assez douces pour
permettre de les parcourir par un sentier commode, qui, après
plusieurs montées et descentes, s'abaisse rapidement vers
la plage, à peu de distance au sud de Roumeli-Ravaghy.
Lorsqu'on remonte la vallée étroite à l'embouchure- de
laquelle se trouve Roumeli-Kavaghy, on ne voit partout que
d'immenses masses désagrégées formant tantôt des tufs compactes,
tantôt des conglomérats à éléments méconnaissables,
nuancées des teintes les plus variées (jaune, rouge, violet,
etc.), sans que cependant toutes ces masses offrent le
moindre indice de stratiiication de nature à constater leur
foi-malion par voie humide. Il ne faut pas moins d'une demiheure
de pénible montée pour atteindre les plateaux qui
terminent, du côté nord-ouest, la vallée de Roumeli-Kavaghy,
plateaux qui .;ont également revêtus de tufs et de
il ,„
CHAI'ITRE VII.
masses doléritiques plus ou moins désagrégées et décomposées.
Le littoral compris entre Roumeli-Kavaghy et Roumelil'ener
est très-escarpé ; aussi la roule qui conduit de ce dernier
village à Karybdjé-Kalessi passe-t-elle à une certaine
distance de la côte, à travers des plaleaux d'oii l'on ne peut
apercevoir ni le fort Icharet, ni Roumeli-Fener, ni les îles
Cyanées, car les falaises littorales les masquent complètement.
Plusieurs de ces falaises sont Irès-imposanles, entre
autres celles du promontoire de l'apas, qui est couronné par
le fort du même nom. Ce promontoire consiste en rochers
gigantesques de basalte noir plongeant à pic dans la mer.
Du côté de l'ouest, une gorge profonde et saccadée les
sépare d'une série de hauteurs à contours fantastiques; les
masses qui composent ces dernières sont accumulées connue
le seraient des substances deini-iluides ou pâteuses se tordant
et s'étirant en Ions sens pendant leur refroidissement;
elles rappellent beaucoup certaines laves récentes du Vésuve.
Du côté du sud, le promontoire de Papas est séparé de
celui de Karybdjé par un golfe dont la plage sablonneuse
est bordée d'énormes rochers, en grande partie composés
de conglomérats solides, de teinte noire, très-analogues aux
conglomérats doléritiques qui forment des remparts considérables
sur plusieurs points du littoral septentrional de
l'Asie Mineure, notamment dans les parages de la ville de
Kireussen. Le sentier qui franchit le promontoire de kai'ybdjé
(couronné par un fort du même nom) est extrêmement
escarpé : c'est pourquoi la route directe entre Roumeli-Fener
et Roumeli-Kavaghy se tient à une certaine distance de
la côte, en passant par des plateaux assez unis, particuliè