CIO T E R R A I N S DE TRANSITION.
tandis que les trois dernières, flanquées de plusieurs autres
buttes moins considérables, se trouvent échelonnées sur une
ligne qui traverse, du nord-ouest au sud-est, l'espace étroit
compris entre le Grand Lac Salé (Touz Gueullu) et le Boulouk
Gueul.
Toutes ces hauteui's ont des formes plus ou moins pointues,
surtout le Boz Dagh. qui a l'aspect d'un cône; il est
composé de calcaire gris qui éclate sous le marteau et rappelle
les calcaires dévoniens du mont Géant, sur la côte
asiatique du Bosphore La roche est divisée en bancs, sans
que cependant.les lignes stratigraphiques soient distinctement
et régulièrement prononcées; ce sont plutôt des lames,
des dalles, telles qu'on en observe souvent dans les roches
éruptives dont les diverses assises se trouvent déterminées,
soit par la superposition consécutive des nappes fluides ou
pâteuses, soit par les conditions dans lesquelles s'est opéré
le refroidissement de la masse entière, l.e cône calcaire du
Boz Dagh repose sur un renflement élevé; du haut de
cette espèce de piédestal on jouit d'un coup d'oeil assez
étendu : le Ilasan Dagh et le mont Argée se présentent
très-distinctement; le premier portait encore de "nombreux
lambeaux de neige à l'époque (le 3 juin d8i8) où je me
, trouvais dans ces parages.
Le Boz Dagh. ainsi que les trois hauteurs échelonnées
entre le Boulouk Gueul et le Grand Lac Salé, marquent les
extrémités septentrionales du vaste massif aplati que composent
les terrains de transition (?) à l'est de Konia, en
traversant du sud-est au nord le bassin lacustre do la
Lycaonie.
I . Voyez p. 606.
T f l
C H A P I T R E III.
I l L
Ce n'est qu'à une dizaine de lieues au nord-est et au
nord du Grand Lac Salé, que les roches à [actes de terrain
de iransition reparaissent de nouveau, et notamment dans
la région de Bozok (Chamanena des anciens'), sous la forme
de calcaires blancs ou gris plus ou moins cristallins, associés
d'une part aux thonschiefer et aux micaschistes, et de
l'autre à la syénite.
Ainsi que nous l'avons vu en étudiant la syénite cette
roche constilue à elle seule presque toutes les parties septentrionales
et méridionales du Bozok, tandis que dans les
régions centrales et orientales elle est si fréquemment interrompue
par les calcaires et si intimement liée à ces derniers,
qu'il devient souvent très-difficile de tracer ou même d'apercevoir
les lignes de démarcation qui séparent toutes ces
roches 3. Je me contenterai de mentionner ici seulement
quelques-uns des endroits particulièrement caractérisés palee
phénomène, en me bornant à cette partie du Bozok oii,
malgré ses fréquentes apparitions, la syénite ne joue qu'un
rôle subordonné relativement aux calcaires cristallins, thonschiefer
et micaschiste ; quant à la région où le contraire a lieu
e t q u i , d u m o i n s d a n s s o n o n s e m b l e , a u n c a r a c t è r e d é c i d 6 m e n t
syénitique, nous en avons déjà parlé en étudiant les syenites.
'I. Cesi ainsi quo Strabon fXIl) désigne colle région, tandis que Piolémec
I appelle Chammie.
2. Voyez p. 368-377.
3. Aussi, l'écliollo Irès-réduite de ma carie ne m'ayanl pas permis do
ro|,réduire loules ces nombreuses ailernances, j'ai dù me borner à ue colorier
quo les roclies dominantes.
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