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 U 6  RO C H E S  ÉRUPTIVES.  
 la  Cappadoce,  dans  l'intérieur  desquels  les  villages,  surtout  
 chrétiens,  aiment  à  se  grouper,  comme  dans  un  lieu  de  refuge  
 admirablement  organisé  par  la  nature  elle-même.  
 Au  sud  de  la  vallée  volcanique  de  Veksé  (à  deux  lieues  
 environ  au  sud  de  Barsema)  se  trouve  celle  connue  sous  le  
 nom  de  Guessi-Deressi,  dirigée  de  l'ouest  à  l'est.  Le  gros  
 village  arménien  Guessi  se  déploie  dans  le  fond  de  la  vallée  
 avec  ses  jardins  et  ses  vignobles.  A  peu  de  distance  au  sudouest  
 de  Guessi-Deressi  s'élève  le  plateau  de  Yanartach  dont  
 nous  parlei-ons  plus  tard,  car  nous  allons  maintenant  retourner  
 dans  la  vallée  de  Sarmousak.  
 A  l'est  de  Barsema,  le  bord  méridional  de  la  vallée  de  
 Sarmousak  est  composé  d'une  grande  variété  de  roches  trachytiques  
 parmi  lesquelles  domine  un  trachyte  à  pâte  verdâtre, 
   rougeàtre,  blanchâtre  ou  enfin  complètement  noire,  
 renfermant  beaucoup  de  petits  cristaux  de  feldspath  vitreux,  
 associés  à  du  mica  noir  ou  gris.  A  côté  de  ces  trachytes  
 s'élèvent  partout  des  dépôts  puissants  de  tuf,  soit  compacte,  
 soit  friable,  quelquefois  régulièrement  stratifiés.  Souvent  les  
 trachytes  eux-mêmes  se  trouvent  disposés  en  couches  ou  
 bancs  plus  ou  moins  redressés.  
 Entre  Barsema  et  le village  de  Sarmousak,  la  partie  septentrionale  
 de  la  vallée  se  rétrécit  en  un  défilé  qui  débouche  
 sur  un  plateau  trachytique  ;  celui-ci  est  bordé  au  nord-est  
 par  une  chaîne  qui  constitue  l'enceinte  sud-ouest  de  la  
 plaine  de  Pallas  et  fait  probablement  partie  des  grès  et  
 gypses  tertiaires.  La  limite  orientale  de  cette  plaine  est  
 formée  par  des  hauteurs  trachytiques  qui  continuent  dans  la  
 direction  de  la  rive  gauche  du  Kizil  Irmak  où  elles  bordent  
 les  dépôts  quartzeux  et  gypseux  de  cette  contrée  et  s'avancent  
 jusqu'au  delà  (au  nord-est)  du  village  Kayabounar;  
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 c'est  le  point  le  plus  oriental  du  domaine  trachytique  du  
 massif  argéen,  vers  lequel  nous  allons  retourner  pour  continuer  
 nos  coupes  à  travers  les  régions  situées  à  l'est  de  ce  
 groupe  montagneux.  
 1 1 1 .  
 Lorsqu'on  se  rend  de  Kaïsarié  à  Yanartach,  séparés  l'un  
 de  l'autre  par  un  espace  d'environ  trois  lieues  et  demie,  on  
 chemine  d'abord  pendant  une  heure  dans  une  plaine  pour  
 ainsi  dire  pavée  soit  avec  des  dalles  de  trachyte  à  pâte  trèsfoncée  
 et  à  apparence  basaltoide,  soit  avec  des  masses  de  
 tuf  diversement  colorié,  et  l'on  franchit  ensuite une  profonde  
 vallée  volcanique  dirigée  de  nord-ouest  au  sud-est,  dans  le  
 fond  de  laquelle  se  trouve  le  beau  village  arménien  Garmir,  
 tout  resplendissant  de  verdure,  qui  contraste  agréablement  
 avec  l'aridité  des  gigantesques  murailles  de  trachytes  dont  
 la  vallée  est  entourée.  Celle-ci  est  séparée  à  l'est,  par  un  
 plateau,  d'une  deuxième  vallée  semblable  à  la  première,  et  
 sur  le  flanc  de  laquelle  est  situé,  à  une  altitude  de  1,200  
 le  village  grec  Tarsia  (autrement  nommé  Yanartach),  dans  
 le  couvent  duquel  j'ai  passé  d'une  manière  aussi  agréable  
 qu'instructive  plusieurs  semaines  avec  le  consul  britannique  
 de  Kaïsarié  (M.  Suter).  
 Le  plateau  qui  sépare  les  deux  vallées  volcaniques  est  
 bordé  au  sud  par  les  hauteurs  élevées  servant  de  contreforts  
 au  revers  septentrional  de  l'Argée.  On  voit  descendre  
 le  long  des  flancs  de  l'une  de  ces  hauteurs,  sur  laquelle  est  
 situé  le  gros  village  arménien  Djirlaukh,  un  large  sillon  qui  
 atteint  la  vallée  de  Garmir  et  s'y  perd  insensiblement;  ce