KOCHES ÉKUPTIVES. C H A P I T R E l'KEMIKR.
en un trachyte gris à éléments menus, ce qui lui donue
un fades basaltoïde.
Cette roclie, qui occupe l'espace d'environ 2 lieues compris
entre Karagatch et le village Tcliatalkhan, s'avance
jusqu'au fond du lac, soit sous forme d'isthmes allongés,
soit sous celle d'îlots disséminés au milieu du liassin. C'est
sur des isthmes semblables que se trouvent Karagatch, et
surtout Aboulloiiia ou Abulliant (l'antique Apollonia). La
roche s'y présente tantôt en dalles qui, comme un véritable
pavé, revêtent la surface du sol, tantôt en masses arrondies;
et il est extrêmement probable que les îlots échelonnés sous
l'eau sur la ligne de prolongation des isthmes ne sont que
les saillies locales de la nappe trachytique, qui paraît constituer
le fond du lac. Pendant l'été la baisse considérable du
niveau du lac met a nu un si grand nombre de rochers
entre les isthmes et les îlots, qu'on peut passer à pied sec
des premiers aux seconds, en franchissant les saillies intermédiaires.
L'espace compris entre Karagatch et Tchatalkhan forme
une contrée accidentée, revêtue de dépôts puissants de sable
et de terre glaise, qui malheureusement ne dérobent que
trop souvent la roche subjacente aux regards du géologue, en
sorte que quelquefois il est réduit à en constater l'existence,
non-seulement par les affleurements locaux, mais même à
l'aide de la prédominance de blocs trachytiques dans les
éléments constitutifs des dépôts diluviens. Ces dépôts continuent
bien avant à l'est de Tchatalkhan ; cependant, comme
au delà de ce dernier village, ils ne renferment plus que des
blocs et galets calcaires, on pourrait en conclure avec un
certain degré de vraisemblance, que la limite orientale du
domaine trachytique du lac Aboullonia ne dépasse guère de
beaucoup le village Tchatalkhan. Quant à la limite septentrionale
de ce domaine, elle paraît s'étendre bien avant dans
la vallée de l'Ulfer Sou, car W. Hamilton' signale entre la
rive septentrionale du lac et le village Balukiu (situé déjà
près de la rive droite de l'Ulfer Sou), une rangée de hauteurs
de marnes grises qui séparent le lac de la vallée, et au
travers desquelles percent partout les roches éruptives.
Le même auteur nous fait connaître' au sud-ouest du
lac Aboullonia une autre localité trachytique, savoir, dans
les parages de Hamamiu, situé non loin de la rive gauche
de l'Adirnas Tchaï, et à peu de distance de l'embouchure
de cette rivière dans le lac. Or, d'après M. Hamilton, les
collines qui s'élèvent au sud-ouest du village susmentionné
sont composées de tmchyle venhUre qui perce au travers
des marnes calcaires. 11 est probable que ces trachytes se
rattachent d'un côté aux trachytes à pâte rouge que j'ai
observés au sud-ouest des parages de Hamamiu, et notamment
entre Balikesri et le défilé ou col de Demirkapou, et
d'un autre côté, aux trachytes également rouges que
M. Hamilton signale' à Kalbardji (à l'est-sud-est de Balikesri),
où ils reposent sur les strates horizontales du calcaire
lacustre, tandis que plus au sud de Kalbardji, au contact
avec les trachytes ces calcaires lacustres sont non-seulement
modifiés dans leur composition minéralogique, mais encore
leurs couches se trouvent bouleversées en plongeant au sud
et au sud-est. Interrompus à Yeni Koï, les trachytes reparaissent
au sud de ce village, avant qu'on ne descende dans
la plaine de Bogaditch.
1. Researches in Asia Minor, vol. lï, p. 87.
S. Ibid., p. 82.
3. md. . p. M3-i|.4,