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660 TE R R A I N S DE TRANSITION.
dant de ne point ranger ces deux roches dans la môme
formalion, tellement les calcaires bleus, blancs et noirs, ainsi
que les schistes argileux, micacés et marneux, se trouvent liés
les uns aux autres et se remplacent nuituellement, sans qu'il
m'ait été possible de saisir une ligne do démarcation quelconque
entre ces roches; d'ailleurs, parmi les calcaires qui
y figurent, ceux à teinte noire et à structure cristalline sont
parfaitement identiques avec les calcaires qui, dans les pai
ages de Kilindria, renferment le Spirifer Vemeuili.
A peu de distance à l'ouest d'Anamour Kalessi se
trouve la plaine arrosée par l'Anamour Sou ; celui-ci se
divise en plusieurs bras qui sont pi'esque ii sec pendani
l'été, mais déjà en automne quelques joui's do pluie suffisent
pour le remplir d'un volume d'eau fort considérable.
Ainsi lorsque, le 6 novembre (18/iiS), j'ai dû franchir
l'Anamour Sou, il venait d'être transformé en im torrent
impétueux qu'il était impossible de passer à gué, en sorte
que, pour éviter le grave inconvénient de baigner mes
elfets eu opérant la traversée à la nage, j'eus recours à une
caravane de chameaux que, fort heureusement , nous rencontrâmes
en ces lieux, et ce no fut que grâce à ces gigantesques
quadrupèdes sur le dos desquels nous hissâmes
nos bâts et nos personnes, que nous parvînmes à franchir
commodément la rivière, tout en admirant la vigueur et
l'attitude impassible de nos montures improvisées ; car, tandis
que les chameaux s'avançaient gravement, sans dévier
de la ligne droite, malgré les Ilots qin se brisaient sur leurs
larges flancs, nos chevaux luttaient péniblement contre le
courant qui les emportait avec violence, et ne leur permit
d'atteindre la l'ive opposée ([u'à une centaine de mètres audessous
de leur point de départ.
C H A P I T R l î m. 66(
Dans sa partie occidentale la plaine de l'Anamour Sou
se renfle sensiblement, landis que du côté du nord elle se
trouve limitée par des montagnes de micaschiste plus ou
moins élevées, dont les ramifications forment des collines
qui s'avancent jusque près de la mer, et sur l'une desquelles
est situé le misérable village Tchoi'ak. Les renflements de
la région occidentale de la ])laine se rattachent à une série
de hauteurs qui se terminent par le cap abrupt d'Anamour,
et qui forment plusieurs rangées presque parallèles, occupant
l'espace compris entre les villages ïchorak et Oudjari.
Ces hauteurs sont hérissées par les couches redressées de
micaschiste, passant tantôt à un thonschiefer compacte,
noir, blanchâtre ou jaunâtre, tantôt à un calcaire bleu
foncé; les couches sont ou verticales ou inclinées à l'ouest
10» sud, sous des angles de il 5 à 60 degrés.
Les mêmes roches conslituent également le Gutché Dagh
qui se termine du côté de la mer par des précipices ou des
gorges profondes, dirigées en moyenne du nord au sud, et
revêtues d'une superbe et riche végélalion arborescente, consistant
particulièrement en pins lariccio, chênes au kermès
{Queráis coccifera), myrtes, daphnés paniculés {Daphne
gnidiuin), arbousiers andrachné {Àrbulus andrachne), etc.
Les hauteurs qui, entre Tchorak et Oudjari (sur un
espace d'environ 5 lieues), constituent un massif très-accidenté,
se terminent presque toutes, du côté de la mer, d'une
manière tellement abrupte, que le sentier qui conduit le long
de la plage n'est praticable que pour les piétons, tandis que
celui qui est destiné aux cavaliers s'élève beaucoup plus haut
à travers les montagnes. Quoique très-pénible, ce sentier
otfre, à titre de compensation, l'avantage de traverser une
région extrêmement pittoresque, et surtout celui de jouir d'un
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