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T E R R A I N S DE TRANSITION.
Iiouillers, d'une étendue et d'une importance à la vérité
encore inconnues, existent également dans les régions orientales
de l'Asie Mineure, où ils paraissent être disposés de
manière à se trouver flanqués dans cer'taines directions par
une ceinture de calcaire de montagne dénué de combustible
fossile, disposition qui donnerait au calcaire de montagne
de ces contrées une importance toute particulière, puisqu'il
y servirait à indiquer la proximité probable de la houille.
Quoi qu'il en puisse être, la constatation de l'existence
de dépôts de houille dans les régions orientales de l'Asie
Mineure et des provinces persanes limitrophes ne serait
que le premier pas fait dans une voie qui ne peut manquer
de s'ouvrir aux explorations européennes, aussitôt que les
mystérieuses contrées du continent asiatique leur seront
ouvertes; c'est de là, selon toute apparence, que viendra
le remède aux maux désastreux dont semble être menacée
la civilisation moderne par l'épuisement prochain de nos
dépôts houillers. Il est impossible de se refuser à cette
perspective consolatrice lorsqu'on considère l'étendue immense
de l'espace encore complètement inconnu que recèle
le continent asiatique, où de véritables trésors sont peutêtre
amoncelés, précisément dans les régions les moins
accessibles et les moins propres à faire naître l'espérance
de les trouver. C'est ainsi que les officiers russes viennent
de découvrir ' de vastes dépôts d'excellente houille dans le
Turkestan, et cela dans un moment oii, préocupés des difficultés
d'une expédition militaire à travers les inhospitalières
régions du Syr-Daria, leur attention ne devait pas manquer
de sujets d'une tout autre nature. De même, l'existence de
I. Voyez Jornal de Saint-Pétersbourg du 7 janvier- 1860,
C H A P I T R E V.
nombreux bassins houillers sur plusieurs points de la Chine
a été positivement constatée par Raph. Pumpelly qui a parcouru
pendant trois années (depuis 1863 jusqu'à 1865) les
dix-huit vastes provinces dont est composé ce mystérieux
e m p i r e ' . Enfin M. Medlicott vient de signaler dans le
royaume d'Assam, notamment au sud du Bramaputra, d'immenses
dépôts de houille ^
Ces quelques exemples, choisis parmi les contrées de
l'Orient où la découverte du précieux combustible a partout
suivi l'apparition des Européens, nous permettent d'espérer
qu'il en sera de même des vastes régions encore soustraites
à l'action bienfaisante de l'Europe. De semblables considérations
sont de nature à diminuer grandement les alarmes
provoquées par les sinistres présages relatifs à l'épuisement
prochain de nos dépôts houillers; dans tous les cas, elles
ont l'avantage d'ajourner cette fatale époque suffisamment
pour donner à la science le temps nécessaire à une découverte
capable de remplacer la houille.
Maintenant que nous avons terminé la revue générale
des terrains de transition de l'Asie Mineure, je résumerai
ces études (bien incomplètes sans doute) dans un chapitre
restreint, de même que je l'avais fait à l'égard des roches
éruptives.
1. Voyez a. Siili,mn and J. D. Dana : the American Journal, xl.
Jlareh., 1866, p. U8-ÎS3. beaucoup d'autres i„té,-es.anls
renseignements fournis |.ar cet intrépide voyageur relativement à la <.éoiogie
de la Chine, ligure la constalatiou do l'énorme développement" du
terrain devonien dont la puissance acquiert quelquefois jusqu'à 1(1000
pieds ains, que de l'absence dans ces contrées des terrains jurassiques
crétacés et tertiaires.
S. Voyez A. Petermann, Mtthelmgen, etc., an. .1866, n° 6, p. 234.
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