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L i l s i t ' i j
ÍSO RO C H E S ÉRUPTIVES.
cienno mer au milieu de laquelle le massif tertiaire du Karamas
Dagh surgissait à l'état d'île, et dans laquelle les tufs se
seront déposés. Peut-être que les éruptions trachytiquos
auront eu lieu à travers le fond de cette mer. I,a coupe suivante
peut donner une idée de la constitution géologique de
la contrée comprise entre Yanartach et le Karamas Dagh.
Fig. 3.
a Tuf horizontalement stratifié. — h Falaises tracliytiqnes- — C Plfite-'»"
trachytiqae de Yanart.ach. — D Massif tertiaire inférieur du Karaniiis Dagfi.
Depuis Yanartach jusqu'au village Auren kamber (à
trois lieues au sud de Yanartach), l'horizon est limité au sud
par la chaîne du Karamas Dagh, mais dans les pai'ages
d'Auren kamber la chaîne se recourbe plus au nord, et l'on
voit dans le lointain les massifs de l'Anti-Taurus. Auren
kamber est situé dans une dépi'ession entourée de plateaux
trachytiques.
A une lieue et demie au sud-est de ce village, la contrée
s'abaisse sensiblement vers Tomarzé. A Yumaschlu (à deux
lieues au nord-ouest-nord de ïomarzé, l'altitude de la contrée
est de 1,507 mètres, mais elle n'est que de 1,488 mètres
à Tomarzé même. Une vallée profonde creusée dans le tuf
s'étend pi-ès de Yumaschlu de nord-ouest au sud-est et débouche
dans la plaine de Tomarzé, toute pavée d'immenses
dalles de trachyte un peu poreux, dans lequel on voit empâtés
des fragments d'un trachyte plus récejit. Le trachyte
de la plaine a généralement une grande analogie avec celui
C H A P I T R E V. 1S(
du cône central de l'Argée; il conserve sa teinte foncée et
son aspect basaltoïde dans la contrée comprise entre Yanartach
et Tomarzé, contrée qui peut avoir environ sept lieues
du nord-ouest-nord au sud-est-sud, et qui a tous les caractères
d'une plaine, à la vérité fort accidentée, puisqu'elle est
sillonnée par ces couloirs si éminemment propres au domaine
du mont Argée. Do même que la majorité des régions
limitrophes, cette vaste plaine est complètement déboisée et
rappelle certaines régions arides et rocailleuses de la Perse
dont elle reproduit l'un des types végétaux les plus caractéristiques,
savoir, UMoroena perska'.
A l'est de Tomarzé s'élève une rangée de collines trachytiques
masquant la vue du Zamantia Sou, et derrière lesquelles
se dresse dans le lointain le majestueux rempart de l'Anti-
Taurus, qui à cette distance paraît être complètement nu et
déboisé, et ne laisse guère soupçonner la présence des belles
forêts qu'il renferme. Dans la même direction, mais un peu
plus loin de Tomarzé (à une lieue et demie au sud-est), on
aperçoit des hauteurs calcaii-es dont la roche, tant par ses
teintes foncées ou jaunâtres que par sa cassure soit esquilleuse
soit conchoïde, rappelle tour à tour les calcaires du
terrain de transition et ceux des terrains secondaires ou
tertiaires. Néanmoins il est probable que ces hauteurs font
1. Celte magnifiquo Dipsacée, qui morilerait bien d'être cultivée en
Europe comme plante ornemenlale, est Irès-commune en Perse et notamment
clans les montagnes situées au sud de Cliiraz, En Asie Mineure elle
a l T c c l i o n n e p a r t i c u l i è r e m e n t l es terrains tracliytiques et basaltiques, mais
sans atteindre les zones littorales. Ainsi, quoique je t'aie observée à GumuscliUiané,
ta Moroena persioa ne paraît pas francliir la ctiaine pontiqne
e t ne se voit guère ni à Trébisonde ni sur un point quelconque de celte
côte ,pas plus que dans les localités littorales du midi et de l'ouest do l'Asie
Mineure, où, cependant, les rocties éruptivos no font pas défaut.
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