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planes qui se terminent du côté de la mer on plages sablonneuses.
C'est sur l'une de ces plages alluviales que
se trouve llarman Koï, à 4 kilomètres environ à, l'est du
cap Karabouroun. Ce village marque l'extrémité orientale
du domaine volcanique de la côte asiatique du Bosphore,
car immédiatement à l'est d'IIarman Koï la roche éruptive
est remplacée par des masses calcaires qui non-seulement
continuent la lisière littorale formée jusque-là par les dolérites,
basaltes, trachytes, etc., mais encore affectent des
formes tellement bizarres et variées, que ces masses calcaires
se confondent, au premier coup d'oeil, avec la roche
éruptive. Il est probable que les dépôts calcaires, faisant
peut-être partie du teri-ain crétacé, doivent leurs formes
anormales à l'aclioa des Irachytes avec lesquels ils se trouvent
en contact immédiat.
Les trachytes, les basaltes et les dolérites qui composent
la bande littorale comprise entre Riva et le cap Karabouroun
(bande qui, comme nous le verrons plus tard,
continue également de l'autre côté du Bosphoi'e, mail
presque sans olfrir de roches trachytiques) se trouvent tellement
confondus et amalgamés les uns avec les autres,
qu'ils ne constituent qu'un ensemble indivisible. Toutes ces
roches sont tantôt agglomérées en remparts, tourelles et
pics rapi)elant souvent par leurs formes colonnaires les plus
beaux phénomènes dans ce genre de certaines régions
basaltiques de l'Europe, tantôt accumulées en immenses
coulées composées de masses poreuses, tordues et striées
comme les laves des volcans d'aujourd'hui en pleine activité,
ou bien épanchées en nappes non interrompues, à surfaces
plus ou moins mamelonnées. Quelques-unes de ces
coulées s'entassent le long du littoral en murailles escar-
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pées, d'autres plongent dans la mer en parois verticales ou
bien disparaissent brusquement pour ressortir à une certaine
distance de la côte, sous forme d'îlots ou de récifs isolés,
ce qui semblerait indiquer que ces roches recouvrent une
partie du lit actuel de la mer Noire, qui peut-être recèle
plus d'une bouche ignivome dont seront sorties les masses
volcaniques de la côte. Or cette dernière ne présente aucun
indice bien caractérisé de cratère ou de centres éruptifs
quelconques.
Au nombre des localités trachytiques limitrophes de la
mer Noire figurent également deux groupes de roches trachytiques
dont l'un est situé au nord-est du massif doléritique
d'Uskub, et à l'est-sud-est d'iiregli, savoir, dans la
vallée d'ArsIan Irmak, dont nous nous occuperons quand
nous aurons à étudier le terrain crétacé. Le trachyte qui se
présente dans cette vallée, et qui s'y trouve localementinlerrompu
par des lambeaux sédimentaires, rappelle beaucoup
certaines variétés du trachyte du mont Argée, et notamment
celles dont la structure porphyroïde passe insensiblement à
mie structure parfaitement homogène. Le deuxième groupe
trachytique, situé au nord-est du premier, est celui des
parages d'Amasry, où, à l'ouest de cette ville, dans la localité
littorale nommée Mukada-iskelessi (échelle de Mukada),
M. Hommaire de Hell a recueilli des échantillons de trachyte
Maintenant si du littoral de la mer Noire nous nous
transportons sur celui de la Propontide, à la recherche des
trachyles. la première localité qui nous les présente serait
I. Voy. Notice, sur les coUeclions de M. Hommaire de Hell, pnr
M. Viquesnel, dans le Bull, de la Soc. géol. de France, -2' série,
t. VIT. n. 313