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206 RO C H E S KRUPTIVES.
plies généralement assez caractéristiques pour les dolériteé
et les basaltes, ce qui semble annoncer qu'on se trouve dans
leur proximité. Aussi, tout près du fort Poïras (Poïras Ralessi),
on voit se dresser des masses considérables d'une
i-oche à la vérité trop désagrégée pour admettre une détermination
précise, mais que cependant on peut considérer
avec beaucoup de vi-aisemblance comme une dolérite ou un
basalte. Sa pâte, d'un vert foncé, de texture compacte et
solide (mais que le couteau raye cependant), renferme beaucoup
de petits cristaux verts qui rappellent soit le pyroxène,
soit l'olivine ; ils sont souvent revêtus de kalkspath ; quelquefois
ce dernier se présente en grains isolés. Traitée avec
l'acide clilorhydi-ique, la roche donne une vive effervescence
et finit par devenir blanchâtre. Cette espèce de dolérite
(basalte?) compose tout le littoral entre Poïras Kalessi et
Anadolou-Fener. Dans les parages de Poïras Kalessi elle
forme des bancs puissants, légèrement inclinés au sud-ouest
et correspondant à des bancs semblables que présente la
côte européenne dans les parages de Karybdjé, mais qui
plongent au sud-est.
La profonde vallée qui débouche dans la baie de Poïras
est séparée de la vallée de Kabakos Sou par une série de
vallées parallèles (dirigées en moyenne du sud au nord)
bordées de masses arrondies de roches doléritiques et basaltiques
désagrégées, et revêtues de fourrés épais de hautes
fougères.
Dans les parages d'Anadolou-l'ener les masses désagrégées
et les conglomérats se rattachent à une dolérite analogue
à celle de Roumeli-Fener. C'est sur cette roche qu'est
situé Anadolou-Fener. Cependant, dans cotte dernière localité,
on n'aperçoit pas les énormes conglomérats qui carac-
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térisent, sur la côte européenne, les parages de Roumeli-
Fener et les îles Cyanées.
Le domaine dolérito-basaltique du Bosphore continue le
long du littoral de la mer Noire jusqu'au cap Karabouroun
où, ainsi que nous l'avons vu, les roches doléritiques et basaltiques
se trouvent associées à de véritables trachytes. Nous
pouvons donc quitter ici le Bosphore pour étudier un groupe
basaltique, situé non loiu du célèbre détroit.
t t .
Ce groupe se présente en masses considérables sur le
bord méridional du golfe de Moudania ou de Gemlik (Indjir
Liman)et s'étend jusqu'à une lieue environ au sud de la ville
de Moudania, en formant le long du golfe un rempart pittoresque,
fort remarquable sous plus d'un rapport. C'est un
basalte à pâte noire contenant des cristaux généralement
peu développés d'olivine et de pyroxène. Il alterne souvent
avec des conglomérats dont les éléments sont fournis par la
roche basaltique même, et qui varient beaucoup tant par
leurs dimensions que par le mode de leur réunion, de manière
à former tantôt des masses incohérentes composées de
gros blocs, tantôt une brèche solide à grain très-fm.
Les basaltes comme les conglomérats peixent partout
dans les rues mêmes de Moudania, et occupent toute la portion
de la côte, depuis cette ville jusqu'au petit village
Kourschounlou. Ils ne se trouvent séparés de la mer que par
une plage éU'oite, çà et là tellement encombrée de blocs et
de détritus, qu'en suiva,nt le sentier qui conduit le long du
littoral, de Moudania à Gemlik, les chevaux sont souvent