684 TE R R A I N S DE TRANSITION.
les calcaires dont il s'agit se trouvent interrompus par une
brèche assez friable disposée en bancs, soit fortement
redressés, soit inclinés au sud iO° est, sous des angles de
10 à 12 degrés seulement.
Les deux chaînes qui bordent ici la vallée de Zamantia
Sou sont séparées de la rivière par des collines assez élevées
composées de calcaire et de grès, ou bien de conglomérats
incohérents; les uns et les autres, horizontalement stratifiés,
paraissent être des dépôts tertiaires, probablement d'origine
lacustre. Ils présentent sur la rive gauche du Zamantia Sou
une extension considérable, car ils atteignent le village
Tchataloglou, situé à une lieue au sud-est de la rivière et à
0 lieues au sud-est de Tomarzé.
A peu de distance à l'est-sud-est de Tchataloglou, le
domaine montueux du Kozan Dagli (Anti-Taurus) commence
à se prononcer d'une manière assez tranchée ; les
dépôts tertiaires précédemment indiqués s'y trouvent remplacés
par des rochers pittoresques composés de calcaii-e
tantôt blanchâtre, éclatant sous le marteau comme de la
dolomie, tantôt de teinte bleue foncée, à cassui-e esquilleuse
et à structure cristalline, alternant avec des schistes noirs
ou avec un calcaire jaunâtre marneux ; toutes ces roches
ont leurs couches soit verticalement redressées, soit inclinées
au sud 40° est, sous des angles de 40 à 50 degrés.
C'est dans les calcaires jaunâtres marneux, à peu de distance
au sud-est-sud de Tchataloglou, que je recueillis les fossiles
suivants :
lih'jncliomwUa lioloiUenns, d'Orb.
ALrypa relicukiris, L.
Spirifer Vernemli, Jliirch.
— Pellico, d'Ardi, el do Vern.
Producías
Cjjalophylkm
C H A P I T R E IV. 68 3
HlriaLula, Sclilot.
mbacidealus, RUii-cii.
quadrltjcmbmm, Gotd f.
— cespilosum, Goldf^
Campophyllum asiaticum, .M. Edvv. pt Ilaime^.
Favosiles cervicornis, Blainv.
Alvooliles siiborhicularisj Lam
Slromalopora polymorpha, Goldf.
Quoique peu nombreux' , ces fossiles suffisent non-seulement
pour ranger celte partie de l'Anli-Taurus dans le
terrain dévonien, mais encore pour préciser celle des subdivisions
de ce terrain à laquelle pourraient se rapporter les
dépôts dont il s'agit. En effet, d'une part la présence du
Sjiirifer Yorneuili leur assigne une place dans l'étage supérieur,
et d'une autre part le massif montueux que caractérise
ce brachyopode se rattache par son extrémité méridionale
aux régions de Feké et de lladjin, éminemment empreintes
du cachet de l'étage supérieur du terrain dévonien, ainsi que
nous le verrons tout à l'heure; ce qui tendrait à faire
admettre avec beaucoup de probabilité que les dépôts des
deux régions sont à peu près contemporains.
Sur un espace d'environ 3 lieues 1/2, la contrée fort
1. Voyez Paléonlologie de l'Asie Mineure, p. 30, pl. xin, f. 1-7.
•i. Md., p. 33, pl. xm, f. 8 el 9.
3. ¡hid., p. 60, pl. XIII. r. t 5 et 16.
4. Je n'avais pu mallieureiiseraeiil consacrer (le M juillet I848J que
q u e l q u e s minules à recueillir ces fossiles, car mes conductciirs (parmi
l e s q u e l s ne so trouvait plus le moine protecteur de Tomarzé) étalent tellem
e n t ellrayés par l'approche d'une cinquantaine do cavaliers avcliars qui
d e s c e n d a i e n t la mont agne eu décliargeant plusieurs coups do fusil, qu'ils
m e menacèrent de me quitter si j e no précipitais pas ma retraite; des rec
h e r c h o s plus soignées m'eussent sans dout e prociii-é un nombre bien plus
c o n s i d é r a b l e d'espèces.