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R O C H E S ÉRUPÏIVES.
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Avant de nous avancer le long de la côte à l'est de
Kireseim, nous jetterons un coup d'oeil sur la pOrlion littorale
située à l'ouest de cette ville, et notamment entre
Kireseun et Fatisa.
N'ayant point visité nous-même cette portion littorale,
nous nous servirons des renseignements fournis b, cet
é g a r d par W. Hamilton. Malheureusement, le savant anglais
n e s'est point rendu par terre, mais en bateau, de Fatisa à
Ordou, en sorte que l'espace compris entre ces deux localilés
reste encore aujourd'hui pour l.e géologue à peu près à,
l ' é t a t de terra incognita; du moins je ne sache pas que
quoi que ce soit ait été publié par un homme de métier sur
cette petite b ande littorale. Il est vrai que, pendant sa navigation
entre Fatisa et Ordou, W. Hamilton a relâché au
transporté d'ici à Rome, où cet arbre reçut le nom dé la ville qui l'avait
fourni. Quoi qu'il en puisse être de cette assertion, sur laquelle les botanistes
n e s'accordent guère, aujourd'hui encore le cerisier est cultivé dans cette
contrée avec une prédilection particulière, et j e l'ai même observé à l'état
sauvage à une distance assez considéraJile de la côte, notamment entre
Kabardjaiios et Vavsclian Khan, où il porte des fruits, à la vérité très-petits,
mais d'un goût agréablement aigrelet. C'est probablement au bénéfice que
retirent les habitants de Ivireseun de la culture du noisetier, l'une des
sources princi[iales de leur commerce, qu'il faut attribuer l'absence de
l'olivier sur cette partie de la côte, car rien ne l'empècherait d'y prospérer
comme il prospère ii Sinope, à Samsoun et à 'i'rébisonde. D'ailleurs, le
climat de Kireseun est assez doux pour que l'oranger et même le citronnier
le supportent à ciel ouvert, ainsi que le prouvent quelques jardins, et
entre autres la belle propriété de M. Arslanoglou, riche négociant hellène,
dans la maison duquel j'ai, à trois reprises, joui d'une cordiale et opulente
hospitalité.
C H A P I T R E IX. 263
cap Yasoun Bouroun {Jasonium promontorium) pour y chercher
des ruines' ; mai s il ne nous apprend rien de positif sur
la constitution de ce promontoire, quoiqu'il signale des masses
colonnaires de basal t e le long de la baie de Voona Liman,
située à peu de distance à l'est du cap susmentionné. Il
n ' e s t guère plus explicite relativement à l'espace qu'il a
franchi par terre depuis Ordou jusqu'à Kireseun, car il se
borne à dire qu' à Aptar il a recueilli sur la plage des fragments
d'agate et de cornaline, substances qui, comme il le
fait observer, sont t rès-abondantes sur tout le littoral depuis
Constantinople jusqu' à Tarabolous, et auront été fournies par
les Trapp".
On le voit, ce peu de mots sur les roches ignées de la
côte entre l''atisa et Kireseun ne sont pas de nature à faire
décider la question de savoir si les porphyres pyroxéniques
que j'ai signalés à Kireseun, ainsi qu'à l'est de cette ville le
long de la côte, s'étendent également à l'ouest dans la direction
de Fatisa. Cependant cette dernière supposition devient
d ' a u t a n t plus probable que, d'après les échantillons recueillis
par W. Hamilton dans cette partie du littoral, il paraît
r a i t que ce que le savant anglais qualifie de trapp n'est
souvent que du porphyre pyroxénique ou du porphyre trac
h y t i q u e représentés par diverses variétés. En effet, c'est à
ces roches que se rapportent les échantillons recueillis par
M. Hommaire de Hell non-seulement entre Fatisa et Kireseun,
mais encore sur toute la longue ligne littorale comprise
entre Amasry et Trébisonde'. En conséquence, il est vrai-
1. Researcties in Asia Minor, etc., vol. 1, p. '269.
2. Ihid., p. 266.
3. Voy. Notice sur les collections de ,)/. Hommaire de Hell, par
M. ViquesncI,dans kBuU. delà Soc.(/e'ol.de France,S" série,t. VII, p.iSl3.
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