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666 TE R R A I N S DE TRANSITION.
Dans la proximité immédiate d'Alaya, la plage est trèssablonneuse;
cependant, bien qu'assez puissantes, les masses
arénacées ne constituent point des dunes ; elles reposent
immédiatement sur un conglomérat très-fin et très-solide
composé de petits galets arrondis, lequel l'orme une bande
régulière le long de la mer. Un conglomérat, dont les éléments
sont em])runtés aux calcaires bleus et micaschiste,
encadre également des deux côtés l'embouchure du ülm
Tchaï, situé à 2 lieues environ au sud-est d'Alaya. Ce conglomérat
ou brèche dont les fragment s anguleux sont soudés
par un ciment blanchâtre, résultant probablement de la
trituration des mêmes roches, est disposé en bancs fortement
inclinés au sud-ouest.
Les hauteurs de calcaire et de micaschiste qui bordent la
rive droite du Dim Tchaï, et sur lesquelles s'appuient les
dépôts de brèche, se replient au sud-ouest, à peu de distance
d'Alaya, et atteignent le littoral (à 1 kilomètre environ au
n o r d - e s t de cette ville) où elles s'avancent en un cap
a b r u p t , et continuent à former le long de la mer uii
rempart élevé que traverse le sentier conduisant à Aliar. Ni
le cap ni le rempart qui s'y rattache et qui n'est qu'une
sait, est originaire des régions tro])icaies de l'ancien monde, mais se trouve
a u j o u r d ' h u i fréquemment ii l'état de etdturo ornementale dans le midi de
l'Europe , oîi, entre autres, il fornie à Montpellier les allées dos promenades
p u b l i q u e s . Parmi les quelques individus qui se trouvent dans la plaine
d'Alaya, et que les Turcs nomment íluelik-Affaích, il en est un assez
r e m a r q u a b l e , non-seulement par sa circonférence qtti a plus do 1"' 45 près
d o sa base, mais encore par le curieux phénomène que présente le tronc
profondément excavé d'où sort, comme d'un étui, un petit ri.i;uier qui n'a
q u e 0"' 25 de circonférence. Cette singulière association a été sans doute
occasionnée par l'introduction fortuite (peut-être [)ar un oiseau quelcouiiue)
d ' u n e figue mûre qui aura germé dans cette cavité protectrice.
C H A P I T R E III. 66 7
continuation de celui (jui borde le Dim Tcha'i, ne présentent
une coinmunication quelconque avec la ma.sse calcaire que
couronne si pittoresquenient la ville d'Alaya; c'est un
énortne rocher parfaitement isolé au milieu de la plaine
diluvienne qui l'entoure de toutes parts.
[minediatement à l'ouest d'Alaya le littoral reprend sa
physionomie âpre et sourcilleuse. Sur une ligne de 2 lieues
(d'est à l'ouest), il est partout hérissé de falaises de calcaire
bleu foiicé, alternant avec le miciischiste et olfrant les plus
grandes perturbations straligraphiques, car tantôt les couches
sont plissées et tordues en tout sens, tantôt elles
plongent régulièrement au sud-est.
A 2 lieues à l'ouest d'Alaya les massifs montagneux se
retirent de la côte pour former un demi-cercle dont la concavité
est tournée vers utie jolie baie qu'il ferme complètement
à l'exception du côté de'la mer; l'enceinle intérieure
de cette espèce d'amphithéâtre est occupée par une surface
horizontale traversée çà et là par quelques collines de micaschiste
qui, sur plusieurs points, s'avancent jusqu' à la mer.
Du côté de l'ouest cetle surface horizontale est séparée pattes
montagnes d'une autre plaine beaucoup plus accidentée,
et hérissée de buttes de micaschiste jaunâtre très-micacé.
Arrosée par le petit torrent Ergun Tcha'i (situé à 2 lieues
environ à l'ouest d'Alaya), cetle dernière plaine n'est
bordée au nord que par des hauteurs très-peu élevées,
derrière lesquelles on voit surgir dans le lointain le Geïk
Dagh, montagne considérable qui. à l'époque oil je me
trouvais en ces parages (le-11 novembre), était convertie en
une cnornie masse de neige, ce qui ne faisait que ressortir
davantage l'aspect frais et verdoyant de la plaine littorale,
où à midi le thermomètre accusait à l 'ombre 26° centigr., et
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