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158 ROCUKS ÉRUI'TIVES.
ponce triturées, dont la teinte blanclie le fait apparaître de
loin comme autant do masses de neige. Le misérable village
de Sevrihissar est en partie creusé dans ce tuf comme une
demeure troglodylique ; son altitude est de 1,7G8 mètres.
Malgré leur énorme puissance, ces dépôts tufacés se trouvent
partout dominés par des hauteurs coniques de trachyte
grisâtre divisé en colonnes ou en prismes. La plaine qui
entoure Sevrihissar et qui est revêtue de bancs horizontaux
de tuf blanc et de dalles de trachyte noir poreux, se termine,
au sud-ouest-sud de ce village, par une profonde vallée volcanique
qu'arrose un ruisseau rapide nommé Beyaz Sou.
Les parois de celte gorge sont composées de masses de trachyte
et de tuf. C'est dans ce dernier qu'est taillé le village
troglodytique K.lrilar.
Par sou bord occidental, ce couloir volcanique se rattache
aux mamelons dont sont composés les contre-forts orientaux
du grand massif du Hasan Uagh qui, vu d'ici (de nordest),
se présente comme un gigantesque renflement conique,
à sommet découpé en quatre cônes ou pics. Le grand cône
central est à son tour hérissé d'une foule de mamelons latéraux,
et sillonné de profondes crevasses. De son flanc sudest
on voit sorlir trois coulées qui s'arrêtent au pied même
du cône sans s'épancher dans la plaine, ce qui ferait supposer
que la substance n'était pas venue au jour h l'état de
fluidité parfaite.
Le Yesehil Dagh, presque aussi élevé que le Hasan Dagh,
ne fait qu'une seule masse avec ce dernier, en s'y rattachant
par un lempart assez considérable profondément raviné, et
qui est composé de tuf blanc, tantôt incohérent, tantôt compacte
et disposé en bancs horizontaux. L'un des ravins qui
sillonnent le rempart de nord-est au sud-ouest forme une
CHAPITRE V. <69
espèce de col qui a environ deux lieues de longueur (de nordest
au sud-ouest, et par lequel passe le sentier qui conduit de
Sevrihissar à Ouloukischla.
Sous le rapport de leur composition, ces deux massifs
ont la plus grande analogie, ils ne diffèrent l'un de l'autre
que par leur configuration générale, car le Hasan Dagh est
un groupe de cônes dont la nature volcanique est fortement
accusée, ses formes sont saillantes et hardies ; tandis que le
Yesehil Dagh est plutôt une côte allongée qui, malgré les
protubéi-ances dont elle est hérissée çà et là, offre des contours
comparativement linéaires ou peu accentués. La dépression
ou col qui se trouve entre les deux massifs est beaucoup
plus abrupte du côté du nord que du côté opposé. Les revers
sud-ouest-sud du Hasan Dagh, comme ceux de l'Yeschil
Dagh, se terminent dans les grandes plaines de la Lycaonie
par des ramifications sinueuses et compliquées qui constituent
autant de caps allongés, souvent à pentes rapides et
composées de trachyte poreux; ces caps sont séparés les
uns des autres par de profondes vallées revêtues de tuf
blanc.
Les roches trachytiques qui composent les massifs du
Hasan Dagh et du Yesehil Dagli sont en général plus ou
moins analogues à celles dii mont Argée, seulement dans
ce dernier la variété homogène à aspect basaltoïde est plus
fréquente que dans les premiers, où domine la variété à
structure distinctement poi-phyroïde, et oii d'ailleurs la roche
prend, comparativement plus souvent que dans le mont Argée,
cette texture poreuse qui rappelle les laves modernes, les
scories et la pierre ponce. De plus, dans le Hasan Dagh ce
sont les trachytes îi feldspath vitreux qui dominent, taudis
que dans le mont Argée, les trachytes ïi olygoclase jouent le