I ' l j i ri
llili KOCHES ÉIÎUPTIVKS.
Dans les parages de Bäsch Kof, le rempart dont est
bordée, du côté de l'ouest, la plaine qui se déploie jusqu'aux
contre-forts du mont Argée, est hérissé de masses de basalte
noir-verdâtre un peu poreux renfermant de petits grains
d'olivine. Le basalte se trouve associé à un diorite à petits
grains, composé princi|)alement d'amphibole noire ou giise.
Ces deus roches se présentent tantôt en mamelons arrondis,
lantôten dalles l'edressées. .le n'ai pas été à même de saisir
leurs relations respectives, car elles se confondent tellement
qu'une étude très-minutieuse est seule capable de décider la
question de savoir si elles passent réellement l'une à l'autre
et ne constituent que des modifications minéralogiques d'une
seule et même masse éruptive. ou bien si elles ont été formées
sépai-ément et à des époques différentes. Au reste,
l'apparilion de ces basaltes et diorites au milieu du grand
domaine trachytique du mont Argée ne constitue qu'un
phénomène local, car à peu de distance au nord de Bäsch
Koï les trachytes et tufs trachytiques composent de nouveau
exclusivement la contrée.
A une lieue environ au nord de Bäsch K.oï, on aperçoit
la belle plaine au milieu de laquelle se trouve creusé l'entonnoir
dont le bourg Indjesou occupe le fond, et d'où la vue
est assez restreinte, surtout du côté de l'est, car dans cette
direction l'horizon est limité par l'inextricable labyrinthe de
cônes et de remparts qui constituent les contre-forts occidentaux
du mont Argée, et sont composés de trachyte noir,
tandis que la plaine est pavée d'énormes dalles de tuf gris
compacte. T.es parois de la vaste dépression circulaire dans
l'enceinte intérieure de laquelle surgit en forme d'amphithéâtre
le joli bourg d'indjesou, sont revêtues de puissantes
masses de trachyte et de tuf horizontalement stratifié. Comme
CHA-t'ITIlE V. 167
l'altitude d'indjesou est de 1,189 mètres, il en résulte que
ce bourg est de 418 mètres au-dessous du niveau que présente
la plaine limitrophe, et notamment dans les parages
de Bäsch Koï, et qu'il n'est supérieur que de 95 mètres à la
plaine de Kaïsarié, l'un des points les moins élevés de foute
la région qui constitue la ceinture extérieure du massif
argéen.
La plaine comprise entre Indjesou et Kaïsarié va toujours
en s'abaissant dans la direction de celte dernière ville : aussi
est-elle tellement marécageuse à cause du grand nombre de
sources qui y descendent des massifs argéens sans trouver
un écoulement suffisant, qu'en se rendant d'indjesou à Kaïsarié,
on est forcé de gravir péniblement les rochers afin
d'éviter aux chevaux la marche bien plus pénible encore à
travers les marais. Ce n'est qu'à quatre lieues d'indjesou
qu'il est permis de quitter les sentiers rocailleux de la montagne
pour descendre enfin dans la plaine même de Kaïsarié,
oil le gi-oupe imposant de llan Dagh (littéralement monlagne
des serpents) s'avance en un promontoire allongé. Il dérobe
pendant quelque temps aux regards du voyageur l'antique
capitale de la Cappadoce. La partie de la plaine comprise
entre Indjesou et Kaïsarié est revêtue exclusivement de dépôts
diluviens composés de sable et de galets trachytiques
et calcaires, ce qui ne permet guère de déterminer d'une
manière précise la nature de sa charpente solide. L'altitude
de la plaine h Kaïsarié même aet de 1,09/| mètres.
i l - . !