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183 1Ì0C11ES ÉKUPTIVES.
avant de voir sur place la roche tracliyti(|ue dont les galets
et les blocs recouvrent seuls cette partie de la plaine.
J'ai traversé (eu 1850) le Kara Dagli du nord-ouest au
sud-est, en y entrant par le village Souleimaii iladji, et en
en sortant par celui de Kalbassan. Api-ôs avoir quitté Souleiman
Iladji, on franchit d'abord un renllemont étroit et
allongé qui sert de ligne de jonction entre les trachytes et
entre les calcaires dont les derniers composent la partie septentrionale
de la montagne. A leurs points de contact avec
la roche éruptive, les calcaires sont blanchis, peu cristallins et
éclatent sous le marteau comme du verre. A mesure qu'on
avance dans la direction sud-est, les calcaires se retirent, et
la roche tracliytique devient de plus en plus dominante. Elle
est composée d'une pâte rouge brunâtre soit compacte, soit
poreuse, renfermant de nombreux cristaux d'oligoclasesouvent
de 2 centimètres de longueur, ainsi que de petits cristaux
isolés de mica magnésien brun. C'est un trachyte trèsanalogue
à celui que j'ai signalé (p. 32) en Siysie, dans les
parages de Dalanlar. La roche revêt souvent la forme de
cônes piltoresquement groupés, séparés les uns des autres
par des dépressions et des vallées plus ou moins hérissées
de blocs de diverses dimensions.
A 2 lieues environ au sud-est de Souleiman Hadji, on
descend sur un plateau dirigé en moyenne d'ouest à l'est, et
couronné par les vastes rin'nes de Hin-bir-kalessi (littéi'alement
mille et un chaleaiLr) autrement iiommées Madenshehr
{ville (les mines), dont W. Hamilton a donné une description
avec toute l'exactitude d'un archéologue consciencieux et
érudit. Après avoir franchi le plateau, on fait une légère
montée, et l'on commence à descendi'e par des pentes assez
douces cfuoique plus ou moins caillouteuses.
(-.11A PIT m; VI. ISS
Au reste, lorsqu'on traverse le Kara Uagli dans la direction
que j'ai suivie, l'ascension et la descente s'effectuent
avec la plus grande commodité, et presque comme si l'on
parcourait un parc très-accidenté, car les dépressions, les
vallées et les hauteurs n'offrent que des surfaces peu
accentuées, et toute cette partie de la montagne est revêtue
d'une belle végétation jusqu'aux parages limitrophes de son
versant sud-est, où le Kara Uagh prend de plus en plus le
caractère des surfaces arides et monotones qui l'entourent
de toutes parts, comme une oasis verdoyante'.
En descendant le versant sud-est du Kara Dagh, on voit
celte partie de la montagne se terminer dans la plaine par
des promontoires peu allongés, et se rattacher à des hauteurs
arrondies et nues qui paraissent être composées do
calcaire. Depuis le plateau qui porte les ruines de Bin-birkalessi,
jusqu'au village Kalbassan, le versant sud-est du
Kara Dagh forme un plan légèrement incliné, dont la longueur
du nord-ouest au sud-est peut être évaluée à 1 lieue
1/2; mais la pente est si peu considéi-able qu'après une descente
de presque 2 heures on est tout étonné de voir le baromètre
accuser à Kalbassan une altitude encore très-forte,
-1. Sans posséder do beaux taillis, le Kara Dagh est orné d'épais fourrés
de buissons parmi lesquels dominent le Palinurus aculeiUm et la belle
Colulea arOorescens avec ses fleurs jaunes et ses gousses gonflées comme
des vessies. Quant il la végétation herbacée, elle est des plus variées, et
m'a fourni nu grand nombre de plantes rares, parmi lesquelles une nouvelle
espèce i'Onohrychis, que JI. Boissier a nommée 0. pilosa., et dont
la diagnose so trouve dans ma ¡-'lore de l'Asie Mineura, vol. I, p. 103. En
fait de plantes rares je ne mentionnci-ai ici que les suivantes : Dclphinlam
rirgalum-: lîoiss.; lÂnum analolicuiii et L. campanulalum, Boiss., HaplophtjUum
milcanicum, Boiss.: Uobordea genisloides, FenzI., et Onohr^
frhifi Tnurnrforiii. Des.