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180 ROCHES ÉIUIPTIVKS.
qui alors a l'air d elre terminé en une flèche, tandis qu'en
regardant le cône en profil on aperçoit la magnifique excavation
qui coupe son sommet avec une merveilleuse régular
i t é , en s'abaissanL au milieu et en se relevant doucement
d'un côté, et très-brusquement de l'autre. Cette masse vraiment
extraordinaire, dont j 'ai donné une figure', est presque
exclusivement composée de cendres noires et de blocs de
t r a c h y t e à pâte foncée renfermant des cristaux, d'orthose
vitreuse. Le cône tronqué s'élève au milieu d'une large
dépression ovale dont le fond est rempli d'eau recouverte
d'une épaisse croûte de sel que les habitants de Karabounar
exploitent activement, ce que j'ai essayé d'indiquer dans
mon croquis oii j'ai marqué quelques ouvriers avec leurs
chameaux qui s' y trouvaient précisément au moment de mon
p a s s a g e dans ces lieux. Les bords assez élevés du lac sont
composés soit de tuf blanc horizontalement stratifié, soit de
rochers de trachyte souvent divisés en colonnes verticales
ou inclinées. Plus près de Karabounar, dont l'altitude est de
1 , 0 1 8 mètres, plusieurs des cônes sont revêtus d'un sable
blanc résultant de la trituration de la pierre ponce.
En général toutes ces masses coniques, qui hérissent la
plaine depuis l'extrémité sud-est-sud du Karadj a Dagli jusq
u ' à Karabounar paraissent avoir vomi une quantité de
cendres volcaniques proportionnellement beaucoup plus considérable
que les autres foyers éruptifs de l'Asie Mineure.
C'étaient peut-être les derniers efforts du grand travail sout
e r r a in qui avait agité cette contrée.
L e domaine trachytique de Karabounar s'étend jusqu'au
campement turkmène nommé In Yaïla, situé à 3 lieues
1, V. ma Giogr. plajs. de l'Asie Minenre, |ilanclic xin, p. 486.
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au sud-ouest-sud de Karabounar, près du sentier qui conduit
de c e dernier village à celui de Tcharlou. L'espace compris
entre Karabounar et In Yaïla est une plaine hérissée çà
et là de cônes trachytiques, et revêtue d'une nappe épaisse
de tuf blanc ainsi que de sable, ce qui donne à la contrée un
aspect particulier d'aridité et de tristesse.
En s'avançant de Karabounar vers In Yaïla, on voit pendant
quelque temps se dessiner à l'horizon les contours
assez hardis du Karadja Dagh, mais ce groupe montagneux
ne tarde point à être masqué par les renflements considérab
l e s que subit la surface du sol. C'est près de l'une de ces
intumescences qu'est situé In Yaï la, à une altitude d'environ
1 , 0 0 0 mètres. Tout à côté de ce petit village nomade, les
tufs trachytiques sont remplacés par des couches horizontales
de calcaire lacustre; malheureusement je n'ai pas été à
même de saisir les relations de gisement entre ces deux espèces
de dépôts, d'origine si ditlerente, quoique peut-être
appartenant au même âge géologique.
n i .
A 9 lieues environ au sud de Karabounar, s'élève, également
du sein du vaste plateau lacustre de la Lycaonie,
un autre groupe trachytique, celui du Kara Dagh. C'est au
pied nord-ouest -nord de c e groupe qu'est situé le petit village
Souleiman Hadji, qu'on peut considérer comme le point le
plus avancé du côté du nord-ouest du domaine trachytique
du Kar a Dagh. Cependant ce village se trouve encore dans la
plaine que l'on traverse sur un espace d'une lieue, avant
d ' e n t r e r dans la région montagneuse proprement dite et !" Il