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aoo ROCHES ÈHCPÏIVES.
sit des minéralogistes allemands ') composée de silicates
h y d r a t é s de fer et de magnésie. Ces filons, d'un vert clair,
d e texture compacte et rubanée, et de cassure conchoïde,
r a p p e l l e n t , à s'y méprendre, les bandes de marnes vertes de
certains terrains crélacés; ils se détachent d'une manière
t r a n c h é e des masses noires qu'ils traversent. Au reste, il
n ' e s t pas impossible que les filons de delessit aient été également
formés par voie humide; car, en supposant l'infiltration
des eaux dans les fentes de la roche doléritique, on
peut admettre que leur action sur les pyroxènes a eu pour
résultat la t ransformat ion de ces derniers en delessil. Des
phénomènes de cette nature ne sont point sans exemple, et
tout récemment encore M. H. Heymann a signalé dans les
m é l a p h y r e s de la vallée de Passa les substances pyroxéniques
converties en amygdales de grengesit et de delessit
ou terre verte' .
L e porphyr e doléritique, que j 'ai indiqué dans les parages
d e Roumeli-Fener, compose également la majorité des caps
nombreux et plus ou moins abrupt s dont est hérissé le littoral
compris entre cette localité et Kilia; seulement, dans les
p a r a g e s de Roumeli-Fener, les roches doléritiques se trouvent
plus souvent associées à des basal tes compactes renfermant
de rares cristaux d'olivine. Le porphyre doléritique
qui constitue les hauteurs couronnées par le villageet lefort
Kilia est fréquemment disposé en longues traînées qui rappellent
les laves du Vésuve refroidies sur place, et venant,
comme à Torre del Greco, s'accumuler du côté de la mer
Voyez F. Senft, Classific. und Besch-eib. der FeUarten, p. 11,
62 et 263.
2. Voyez Niederrhein. Gesell. filr Maker, und He.Uk. zw Bonn.
Année 1863, séance du 3 mars.
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en remparts sourcilleux. Gii et là, les dolérites ainsi que les
basaltes passent, par les effets de la désagrégalion mécanique
ou de transmutalions chimiques subies postérieurement
à leur éruption, à des masses grisâtres, soit friables et terreuses,
soit compactes et solides, composées presque exclusivement
de kalspath et d'une substance verdâtre dont la
n a t u r e n'est guère appréciable sans une analyse chimique.
Enfin, les dolérites et les basaltes qui composent le littoral
entre Roiuneli-Fener et Kilia sont fréquemment disposés
soit en colonnes veiticales, soit en bancs horizontaux, cequi
donne quelquefois aux promontoires escarpés de cette côte
un aspect pittoresque et fantastique*.
1. Je n'ai pas été assez heureux pour constater, dans les parages limitrophes
do Kilia, le lambeau de terrain crétacé que i\I. Homniairo de IIoN y
signale. (Voyez Kotice sur les voyages ei les collections de .M. Ilotnmaire
de Hell, par M. Viquesnel, dans le.Bulletin de la Soc. géol. de France,
2" série, t. Vit, p. 504.) Si ce dépôt isolé y existe réellement, il doit être
tellement limité et tellement caché dans les replis des rochers doléritiques,
qu'il ne soit possible de le découvrir qu'en longeant en bateau les falaises
abruptes qui hérissent la côte entre Uounieli-Fener et Kilia, ce que je n'ai
pas été il même de faire, à cause de l'état d'agitation violente où était la
mer chaque fois que je me suis trouvé dans ces parages. Cependant j'ai
suivi le revers opposé de ces falaises, et j'ai même gravi quelques-uns des
caps par lesquels elles se terminent du côté de la mer. sans jamais apercevoir
autre chose que des remparts doléritiques ou basaltiques, n'offrant
sur h'urs sommets et leurs flancs aucune trace de dé[)ôt sédimentaire. No
serait-il pas possible que l'indication de ¡11. Ilommaire de I-Iell eùl été
'aussée par une de ces confusions d'étiquettes si fréquentes dans les collections
venant de loin, et surtout dans celles examinées après la mort de leur
auteur? Et dès lors, ne se pourrait-il pas que les échantillons de calcaire
crétacé, marqués comme provenant des parages de Kilia, appartinssent à
une localité de la côte opposée, c'est-à-dire il un jroint de la côte de la
Bithynie, situé il l'est du cap Karabouroun? J'y ai en effet découvert de
vastes dépôts crétacés renfermant précisément le Pecten. quadricostaliis qui
caractérise les échantillons de la collection de M. Hommaire de Hell indi