s ;
I r
1!
h
W
676 TE R R A I N S DE TBANSITION.
fossilifères, ce qui m'a forcé do classer les régions intermédiaires
d'après certaines considérations d'analogie et
d'induction.
Si des considérations de cette nature m'ont décidé à
rapporter provisoirement au terrain tertiaire inférieur les
massifs montagneux qui bordent le bassin lacustre de la Lycaonie
depuis Khadin Sara jusqu'au Boulgar Dagli, des
motifs du même ordre ne me permirent point de ranger dans
le même terrain l'extrémité seplenlrionale du Kara Dagli,
parce que les roches calcaires qui composent cette extrémité
présentent un caractère trop analogue à celui des terrains
de transition, pour que l'on ne soit pas tenté de les rattacher
il ces derniers. En effet, à 2 lieues environ au nord-ouesl
du village Tcharlou, situé non loin du pied nord-est du
Kara Dagh, on voit surgir au milieu de la plaine lacustre
un plateau allongé de nord-est au sud-ouest, autour duquel
s'élèvent, comme autant de petites îles isolées, des lambeaux
de la même roche dont est composé le plateau luimême,
c'est-à-dire d'un calcaire bleu foncé, ci'islallin,
exhalant une odeur bitumineuse, et disposé on larges dalles
ou en gros mamelons. Au sud-ouest, le plateau n'est séparé
du pied septentrional du Kara Dagh que par une bande
étroite de dépôts lacustres. Aussi, lorsqu'on descend de ce
plateau pour se rendre à Tcharlou, dont l'altitude est de
plus de 1,000 mètres, les dépôts lacustres masquent les
roches calcaires tout autour de ce village; mais il l'exlrémitc
opposée (nord-ouest) du Kara Dagh, et notamment dans les
parages de Souleïman lladji Koï, ces roches ne tardent
pas à se présenter in situ, et elles- forment une bonne
partie de cette extrémité du Kara Dagli. En longeant, depuis
Souleïman Iladji Koï, la lisière nord-ouest de cetle mon-
C H A P I T R E III. 677
tagne, on voit la région calcaire du Kara Dagh se détacher
très-distinctement de sa région trachytique, car elles se
distinguent l'une de l'autre non-seulement par la différence
de leur élévation, puisque les massifs trachytiques dominent
généralement les hauteurs calcaires, mais encore par le
contraste entre leur physionomie respective, la zone trachytique
étant composée de massifs plus ou moins boisés, à
contours variés et à teintes foncées rougeâtres, tanchs que
les hauteurs calcaires ont des teinles grises^ des surfaces
arides, et des formes ondulées ou aplaties.
XVtt.
Les considérations que je viens de développer sur les
régions limitrophes du grand bassin lacustre de la Lycaonie
tei'niinent la longue série des dépôts ii âge incertain, que
j'avais réunis en un seul groupe sous le nom général de
terrains de transition indéterminés, on me guidant, à défaut
de caractères plus précis, soit par le degré plus ou moins
prononcé de ressemblance (jue, sous les rapports pélrographiques
et stratigrapliiques, les roches dépourvues de fossiles
présentent avec celles qui en renferment, soit par les
relations de continuité ou au moins du voisinage existant entre
les premières et les dernières. Après m'être acquitté de cette
tâche ingrate, et dans laquelle toutes les peines ont été pour
moi, et tous les avantages pour mes successeurs, puisque
mes indications leur facilileront les moyens de diriger leurs
recherches sur les endroits qui mérilent le plus leur attenlion,
je me hâte, non sans un certain sentiment de satisfaction,
de quitter ces zones aujourd'hui si arides pour le géo-
¡jv "
'U
I.
: 1
u.
VI
Ì '
I i
• ^^