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qui revêt les surfaces extérieures de la roclie, sans toutefois
pénétrer bien avant clans l'intérieur, car en la cassant elle
se présente parfailenient fraîche et intacte, d'une teinte
noire et d'une texlure plus ou moins cristalline.
Bien (lue l'eau du lac soit douce et ne révèle au goût la
présence d'aucune substance étrangère quelconque, cependant
il ne serait pas impossible que l'analyse chimique y découvrît
un agent capable d'expliquer l'origine de ces curieuses
incrustations qui paraissent ne se produire qu'au contact
avec l'eau, attendu que je n'ai observé le phénomène que
le long de la plage ainsi que dans le fond du bassin, oil des
mamelons et des masses pointues d'une blancheur éblouissante
s'élèvent comme autant de petites îles au-dessus de
l'eau.
Les montagnes qui bordent le lac du côté du nord se
prolongent au delà de l'extrémité orientale de ce dernier,
mais la muglalite qui les compose ne s'étend guère dans la
direction de l'est au delà de kayadibi; car, lorsqu'on a
dépassé ce village pour se rapprocher de Gendjelu et du lac
de Vanischlu, la roche ne perce que localement au travers
d'un calcaire blanc qui paraît constituer presque exclusivement
la contrée comprise entre Kayadibi et le Yanischlu
Gueul. Cependant, à 8 lieues environ au nord-est de Kayadibi
et à une lieue au sud-ouest de la ville de Bouldour, on voit à
côté des roches calcaires, et en contact immédiat avec ces dernières,
s'élever des masses considérables de muglalite dont la
teinte foncée contraste avec la blancheur despremières. Ici la
roche a au plus haut degré le caractère d'une roche éruptive
très-récente, car elle est non-seulement poreuse, mais revêt
encore la forme de scories tellement li'aîches qu'elles ont l'air
d'avoir ét^i vomies la veille, ou même d'être sorties des fouril
CliAPrTIiE vit. 228
neaux d'une usine. A en juger par leurs contours extérieurs,
les montagnes de la rive opjjoséo (nord-ouest) du lac de
Bouldour paraissent être également de la même roche. Un
peu plus près de la ville de Bouldour (à 1 /2 lieue environ
au sud-ouest de cette dernière), on voit, sur les flancs nordouest
de ce massif do muglalite, des dépôts de sable jaune
et de marnes à couches redressées, tandis qu'à son exlréinité
nord-est, le massif dont il s'agit se trouve juxtaposé à
un rempart plus considérable et plus élevé, exclusivement
composé de conglomérats dont les éléments constitulifs consistent
en fragments de calcaires diversement coloriés et de
marnes rouges, ainsi que de morceaux plus ou moins anguleux
de muglalite. Ce conglomérat probablement quaternaire
est très-solide et constitue une brèche compacte. Il
termine du côté du nord-est le domaine de la muglalite qui
paraît représenter ici la localité la plus avancée à l'est,
parmi toutes celles ou j'ai été à même d'observer cette
roche énigmatique. Nous quitterons donc cette région pour
retourner vers les parages du littoral septentrional de l'Asie
Mineure, afin d'y étudier les dolérites développées sur une
échelle très-considérable.
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