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loppemciit que je n'ai pas osé lui assigner, lorsqu'on sera
parvenu à débrouiller l'inextricable chaos que fait naître
dans le terrain tertiaire inférieur, niais surtout dans le terrain
crétacé de l'Asie Mineure, l'association des thonschiefer
ou des micascliistes, des roches talqueuses et des calcaires
à aspect de grauwacke, avec des dépôts décidément crétacés
ou tertiaires. Aussi, n'ayant pu établir cette distinction, ce
n'est point ici, mais dans la partie de cet ouvrage consacrée
aux terrains crétacés et tertiaires, que je me réserve
de signaler les nombreuses localités oii les thonschiefer, les
micaschistes, les stéaschistes et les chloriloschistes se présentent
intimement liés avec ces terrains. Cependant je mentionnerai
dès à présent les thonschiefei' et les micascliistes
qui, de concert avec des calcaires foncés, composent celle
partie du l'ont comprise entre le massif syénitique du Gumbet
Dagh et le village Yavschan Khan, des deux côtés de
la vallée de l'Ak Sou, qui débouche dans la mer Noire
près de Kireseun. Or, si certaines considéralions, que j'indiquerai
en étudiant les terrains lertiaircs inférieurs, soul
de nature à rattacher à ces derniers les calcaires foncés de
la vallée de l'Ak Sou, malgré leur fades anormal, il restera
toujours la diOiculté d'expliquer la relation intime qui
semble exister entre ces calcaires et les thonschiefer et micaschistes,
à moins que des études ultérieures ne parviennent
à démontrer que cette fusion n'est qu'apparente, et que les
thonschiefer et les micaschistes conslituent dans cette contrée
des affleurements locaux au milieu de dépôts plus
récents, soit tertiaires, soit crélacés. C'est pourquoi, dans
l'impossibilité où je me trouve de trancher cette question, je
me suis contenté de marquer sur ma carte les thonschiefer
et les micaschistes sous forme de lambeaux épars, et me
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suis décidé à colorier provisoirement le reste de la région
comme appartenant au terrain tertiaire inférieur, région sur
laquelle, d'ailleurs, nous reviendrons en étudiant ce dernier
terrain.
\ 1 .
Les roches à fades de terrain de transition que je viens
de signaler entre Sivas,Tokat et Kireseun, paraissent constituer
les points les plus avancés que ces roches atteignent
en Asie Mineure, du côté du nord-est, car je n'ai pas été à
même d'en constater des dépôts tant soit peu considérables
au nord-est du méridien de la région susmentionnée; ce n'est
que beaucoup plus au sud de Sivas, et notamment entre
Elbostan et Ketchi Megara et entre Gurum et J landjoul ik, que
les roches plus ou moins caractérisées par un certain fades
de teri'ain de transition acquièrent un grand développement.
Ainsi, lorsque de Gurum on se dirige vers Mandjoulik,
on franchit d'abord des marnes probablement lacustres;
mais à 1 lieue environ au nord de Gurum, on monte sur un
plateau composé par des calcaires, qu'à défaut de toute
autre indication paléontologique ou stratigraphique, je range
provisoirement dans les terrains de transition, non pas
parce que les caractères minéralogiques de la roche sont
partout également favorables à cette hypothèse, mais parce
(|ue les massifs calcaires qui composent la région comprise
entre Gurum et Mandjoulik forment en quelque sorte l'ex-
Irémité orientale de celte partie de l'Anti-Taurus, dont les
régions plus occidentales renferment des fossiles paléozoïques,
ainsi que nous le verrons dans le chapitre suivant.
J^es calcaires grisâtres ou blancs qui composent le plateau
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