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514 TE R R A I N S DE TRANSITION.
giste et en oxyde de fer hydraté ; il se présente en proportions
très-riclies qui dépassent quelquefois 50 0/0. La roclie
ferrifère parait être séparée de la mer par un calcaire noir,
très-pauvre en substances métalliques. Le minerai affleure
sur plusieurs points limitrophes du littoral, et nulle part
encore, en 18/|8, on n'avait atteint dans le sens vertical la
roche stérile. Dans quelques endroits, le gîte métallifère est
traversé tantôt par des liions d'ocre jaune ((ue l'on n'exploite
point à cause de sa pauvreté, tantôt par des masses calcaires
complètement improductives, dont les couches plongent au
sud-ouest sous des angles de 20 à 30 degrés. Du côté de la
mer, au nord de la mine susmenlionnée, le calcaire est masqué
par des dépôts détritiques renfermant des débris de coquilles
fort analogues aux espèces qui vivent dans cette mer.
Il n'est pas facile de décider jd'une manière positive si
ces minerais de fer constituent des fdons ou des nids ; dans
tous les cas ils paraissent avoir des dimensions considérables,
à en juger par ce que l'on voit dans la mine située
près de Prinkipos ; le gîte métallifère paraît y affecter la
forme d'un coin renversé dont l'extrémité effilée dépasse le
niveau du sol et affleure à sa surface, tandis que la portion
évasée constitue une masse dont la puissance est encore
inconnue, et qui, en ÎS/iS, avait, du sud-est au nord-ouest,
une longueur de 20 mètres. Si cette espèce de pyramide
continue à s'élargir sous terre dans les mêmes proportions
qu'elle développe dans ses parties dénudées, elle doit former
à une certaine profondeur une surface très-considérable, qui
naturellement ne sera attaquable que par des travaux souterrains,
ce qui peut-être a même déjà lieu aujourd'hui.
A.U res te, tout fait croire que les gîtes métallifères dont il
s'agit doivent être très-nombreux, et se trouvent probable-
C I I A P I T R I Ï PREMIER. 51 8
ment séparés les uns des autres par des masses plus ou
moins considérables de calcaire non ferrifère , ou du moins
qui ne sont pas suffisamment riches pour couvrir les frais de
l'e.xploitation. Ainsi, lorsqu'on remonte la vallée qui s'étend
au sud de la petite ville de Prinkipos, vallée bordée de
chaque côté par un rempart élevé dont le revers occidental
porte la mine en question, l'on observe sur le revers opposé
du même rempart des affleurements de minerai exactement
semblables; là aussi ces affleurements ne forment que des
phénomènes locaux, et ne représentent probablement que
les extrémités effilées des espèces de pyramides ou de coins
renversés.
L a montagne de Saint-Georges est de tous les massifs
qui hérissent l'île de Prinkipos celui dont la charpente solide
se trouve le plus en évidence, parce que partout ailleurs
cette charpente est plus ou moins masquée par des dépôts
détritiques résultant de la désagrégation de la roche sousjacente,
et tous plus ou moins colorés en rouge ou en jaune.
Les roches qui composent la montagne de Saint-Georges
sont disposées en gradins ou entassées en tourelles, de
manière qu'elles figurent dé loin de vastes ruines d'édifices
antiques. Au milieu de ce chaos on distingue cependant des
lignes de stralification avec un plongement au sud-est.
Non loin de la ville de Prinkipos, la côte est assez escarpée
et formée par des masses calcaires de couleur rouge et
plus ou moins réduites à un état friable. Au pied de ces
falaises, et en partie cachés par la mer, s'élèvent d'énormes
blocs de conglomérat composé de fragments de calcaire
•ferrugineux, et cimenlés par une pâte rouge ocreuse. Ces
falaises s'abaissent graduellement à mesure qu'on se dirige
à l'est de la ville de Prinkipos, et la côte finit par se déployer