r u t
i Ih
i'..
îiv»
t f
I -
»«»IS-
188 RO C H E S KliUl'ïlVliS.
La roche est un trachyte pUis ou moins foncé, souvent
sans structure porphyroïde et ayant tout l'aspect d'un
basalle. Elle est fréquemment associée à des dépôts de tuf
blanc étincelant de paillettes de mica, et disposée en couches
horizontales, ou en masses colonnaires soit inclinées, soit
verticalement redressées. Toutes ces roches, taillées avec
une admii-able symétrie, forment les parois intérieures du
défilé, tandis qu'à l'extérieur, l'horizon est limité par des
amphithéâtres, des tlèches et des mamelons trachytiques
tantôt d'un noir d'ébène. tantôt d'une blancheur éblouissante.
he bord nord-ouest de la gorge se relève çà et là en
petites estrades dont la surface est souvent jonchée de débris
de beaux sarcophages grecs de forme prismatique, et à couvercle
taillé en biseau, qui, ainsi que les corniches, sont ornés
de cannelures; aucun de ces monuments ne paraît avoir
échappé à la main sacrilège des nombreuses générations qui
depuis l'époque reculée de leur construction se sont succédé
dans ces contrées; presque tous sont ouverts, parfaitement
vides et en partie brisés et mutilés.
Près du village Galoumia la gorge se renfle et se confond
peu à peu avec les plateaux élevés qui composent cette
région. Galoumia est situé sur le flanc d'une hauteur arrondie,
à une altitude de .1,/|36 mètres. A une lieue environ à
l'est-nord-est de ce village les montagnes changent subitement
d'aspect; leurs contours deviennent moins variés et
leurs teintes plus uniformes ; aussi est-ce dans ces parages
qu'on peut placer approximativement la limite septentrionale
du domaine trachytique compris entre les bassins de
Soghia et de Beïschehr et entre la ville de Konia; il est probable
que les roches trachytiques que l'on traverse depuis
C l i A l ' l T l i i ; VI. tS9
Tchaousch Kevi jusqu'à Galoumia s'étendent bien avant dans
le grand bassin lacustre de Konia, car, ainsi que nous le verrons
en étudiant ce bassin, des iragnients et des galets de
trachyte se font voir dans les passages limitrophes do Khadin
.Saraï, situé déjà dans le domaine lacustre.
Avant de passer à l'examen des roches éruptives développées
dans la proximité de Konia, il nous reste encore à
mentionner celles qui se présentent entre Konia et le lac de
Beïschehr.
Loi'squ'on franchit d'ouest à l'est les montagnes calcaires
au pied desquelles se trouve le village Yaluzlar, on descend
dans une vallée bordée des deux côtés par des hauteurs
composées de trachyte gris. J^a roche y revêt les formes les
plus variées; tantôt elle s'élance en cônes ou pics, tantôt on
la voit s'amonceler en masses incohérentes, à surface ridée
et tordue, telle que se présenterait une substance refroidie
lentement en plein air.
Cependant il est peu probable que ces masses, disposées
sur un plan plus ou moins fortement incliné, aient pu se former
dans leur position actuelle, en sorte qu'elles la doivent
probablement à un soulèvement postérieur à leur épanchement.
Au milieu de toutes ces roches solides, surgissent des
dépôts considérables de tuf trachytique d'une blancheur
éblouissante, et le plus souvent très-régulièrement stratifiés,
comme le seraient des substances sédimentaires.
La vallée trachytique de Yaluzlar a une longueur d'environ
deux lieues d'ouest à l'est, et débouche, du côté de l'est, sur
le plateau élevé qui conduit à Konia.
I