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412 RO C H E S KRUPTIVKS.
d e consacrer mes explorations aux localités de l'Asie Mineure
les moins connues, et par conséquent de ne point m'an-èter
à celles qu'on pourrait considérer comme étant déjà plus ou
moins acquises à la science. En conséquence, je me boi-nerai
ici à pi-ésenter un résumé du lableau que les deux géologues
anglais ont tracé du domaine volcanique de Kouia,
tout en renvoyant le lecteur au texte même ' , et particulièrement
à la carte géologique qui accompagne leur travail, et
dont, comme de raison, il a été impossible de reproduire les
détails sur la mienne à cause de l'éclielie très-réduite de
cette dernière.
« La contrée connue chez les anciens sous le nom de
Caiacécaumène est un bassin lacustre que des montagnes
composées de schistes argileux et micacés entourent de
toutes parts. Elle est arrosée par l 'Hermus (Gediz Tchaï),
qui dans les parages d'Adala s'échappe ii t raver s une gorge
étroite creusée dans les schistes, gorge dont la fermeture,
ell'ectuée à une hauteur suffisante, aurait encore aujourd'hui
pour effet la conversion de la contrée en un bassin d'eau
douce. De nombi-euses éruptions volcaniques s'y sont manifestées
a u milieu des roches anciennes qui formaient le bord
méridional du bassin, et qui ont servi de foyers aux torrents
d e lave répandus en larges nappes sur les dépôt s lacustres. »
D ' a p r è s les deux savants auxquels j'emprunte ces détails,
l ' é r u p t i o n des substances volcaniques de cette contrée se
r a p p o r t e r a i t à trois grandes périodes distinctes, sé|)arées les
unes des autres par des laps de temps plus ou moins con-
1. Transactions of the GeoL Soc., New Series, vol. V t , p . 81, et
•\V. Hamilton, Itesearches in. Asia Minor, ctc., vol. 1, p. I .si), ot vol. H,
p. 132-1.5:).
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s i d é r a b l e s , et. dont la plus récente serait, dans tous les cas.
a n t é r i e u r e aux époques traditionnelles ou historiques.
Les éruptions les plus anciennes se seraient produites à
une époque où les dépôts lacustres présentaient une surface
à peu près uniforme, et oli n'avait pas encore commencé la
p r e m i è r e érosion des vallées d'aujourd'hui, car les basaltes
d e cette époque constituent toujours le revêtement extérieur
des vastes plateaux horizontaux du calcaire d'eau douce. Les
éruptions de la deuxième période auront été postérieures au
dessèchement du bassin et à l'excavation des vallées profondes
dans les dépôts lacustres qui le composent. Enfin, les
éruptions de la troisième période seraient encore plu.i
récentes, et elles se distinguent par des caractères parfaitement
identiques à ceux des volcans actifs de nos jours.
<i Première période. — Les basaltes qui s'y rapportent
recouvrent comme d'une calotte la plate-forme de calcaire
l a c u s t r e située au nord de l'Hermus. La roche est tantôt
irrégulièrement fissurée et crevassée, tantôt fendue en colonnes
verticales ou légèrement pliées. L e point culminant de
ce plateau basaltique est d'environ 800 pieds anglais audessus
du niveau de l'Hermus, tandis que son épaisseur
moyenne ne dépasse guère 50 pieds ; ce qui prouve l'étendue
et l'importance des dénudations qu'aurait subies la
roche depuis sa formation. Le foyer même qui l'a vomie
n ' e s t plus visible.
Il Deuxième période. — On peut y ranger les nombreuses
collines coniques de scories et de cendres qui recouvrent les
h a u t e u r s schisteuses situées au sud des dépôts lacustres. Ces
cônes volcaniques se trouvent disséminés tout le long de la
chaîne d e micaschist e qui s 'étend (de l 'ouest à l 'est ) au sud de
Koula, de même que le long des trois rangées de hauteurs