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„36 TE R R A I N S UE TRANSITION.
denudations, où l'on voit les calcaires scliisteux passer soit
au thonscliiefer-, soit à un micaschiste richement micacé;
toutes ces roches sont plus ou moins verticalement redressées.
Aussitôt après avoir traversé Tiré, on commence une
forte montée qui dure presque sans interruption pendant plus
de deux heures. Cependant le point culminant de l'ascension
ne dépasse pas de beaucoup 1,000 mètres; à cette hauteur
la végétation arborescente n'est plus représentée que par
quelques individus rabougris de chêne d'Ibérie {Qiterciis
iberica), de chêne au termès (Qiiemis coccifera) et de poirier
à feuilles d'amandier (l'i/nis amygialiformis. Vili.).
Tout le long de la montée on voit se dresser de puissantes
couches de micaschiste et de thonscliiefer, soit verticalement
relevées, soit plongeant au nord-est sous des angles de 30
à 80 degrés.
Le revers méridional de cette partie duMessogis, quoique
moins abrupt que le revers opposé, a une extension (de
nord au sud) plus considérable que le premier : aussi les
contre-forts du versant méridional s'avancent presque jusqu'à
la ville d'Aîdin. C'est ce qui fait que la montée du côté
de Tiré est bien moins longue que la descente du côté
d'Aïdin; par contre, tandis que la première traverse des
surlaces généralement assez arides, la deuxième s'effectue
au milieu d'une contrée plus ou moins boisée et souvent trèspittoresque.
A 2 lieues environ du point culminant susmentionné, on
descend dans une vallée arrosée par un torrent limpide que
traverse un pont nommé Gavé Keuprussi (pont du Café), à
cause d'un petit café très-pittorosquement situé au milieu
d'épais fourrés de platanes, noyers, chênes, etc., à l'ombre
desquels se déploie un gazon touffu orné de buissons d'ali-
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boufier [Styrax officinalis). Bien que la contrée montueuse
qui représente le revei's méridional du 5Iessogis s'étende
jusqu'à la proximité d'Aïdin, cependant le terrain de transition
ne dépasse guère les parages du Gavé Keuprussi, où il
disparaît sous les dépôts récents qui occupent l'espace entre
le Gavé Keuprussi et Aïdin.
Quoique la coupe que nous venons d'effectuer depuis
Tiré jusqu' à Aïdin traverse dans toute sa largeur le massif
qui semble terminer du côté de l'ouest la chaîne du Messogis
proprement dite, néanmoins, cette coupe ne suffit
point pour faire admettre à priori l'existence des mêmes
roches dans la rangée de montagnes qui, à l'ouest d'Aïdin,
se rattachent à la chaîne du Messogis et la continuent jusqu'au
httoral qui fait face à l'île de Samos,.littoral où le
Samsoun Dagh peut être considéré comme la véritable
extrémité occidentale du rempart si ramifié du Messogis.
Or, l'examen d'une série de points situés dans le domaine
de la longue rangée de massifs montagneux qui s'étendent
depuis les parages d'Aïdin jusqu'au Samsoun Dagh nous
permet d'admettre avec beaucoup de probabilité que cet
appendice occidental de la chaîne du Messogis est composé
de roches plus ou moins analogues à celles qui constituent
la charpente solide de la partie de la chaîne, traversée par
nos deux coupes.
En effet, les régions dans lesquelles se trouvent Ayaslouk,
Naïblu, Aîné Kalessi, Seuké et Gumenès, sont toutes
caractérisées par les micaschistes, les thonschiefer et les
calcaires intimement liés les uns aux autres. On peut en
dire autant (quoique avec plus de restriction) des massifs
montagneux qui ne se trouvent séparés que par le Gaystre
(Kutchuk Menderez) du prolongement occidental duTmolus.
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