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Quand on descend des régions supérieures du Bingueul
Dagli sur le plateau qui lui sert en quelque sorte de
base (p. 2 7 9 ) , et qu'on traverse celui-ci de l'est-nordest
il rouest-sud-ouest, on voit qu'il se raUache à un massif
allongé qui n'est que la continuation occidentale de la
portion centrale du Bingueul Dagli. Ce massif allongé a
vomi plusieurs séries de masses doléritiques qui n'ont pu
sortir de l'ancien cratère du Bingueul Dagli, parce qu'elles
se trouvent alignées en dehors de l'enceinte semi-circulaire
qui représente ce cratère, aujourd'hui parfaitement comblé.
Or, à mesure qu'on s'éloigne dans la direction de l'ouest de
la portion centrale du Bingueul Dagh, on voit, sur un
espace de plus de 2 lieues, de longues traînées de bulles
doléritiques disposées sur des lignes presque parallèles, et
toutes dirigées en moyenne du sud-ouest au nord-est.
Ces immenses traînées descendent le long du revers
septentrional du massif susmentionné, qui continue à l'ouest
la portion centrale du Bingueul Dagh sous le nom de Tchevrisch
Dagh, et elles convergent vers la plaine accidentée qui
se déploie entre les gigantesques renflements ou contre-forts
occidentaux du Bingueul Dagh, et les chaînes du Tek Dagh
et du Tekmaii Dagh. Bien que la plupart de ces hauteurs
en forme de traînées parallèles s'abaissent à mesure qu'elles
descendent vers la plaine, cependant quelques-unes se terminent,
avant de l'atteindre, par des buttes coniques dont les
sommets déprimés représentent peut-être des centres d'éi-uplions
locales, éruptionsqui, selon toute apparence, se sont produites
à l'état de substances pâteuses sorties le long des fentes.
C H A P I T l i E X. 287
Le plus souvent les traînées doléritiques sont séparées
les unes des autres par des vallées étroites qu'arrosent des
ruisseaux, et dont quelques-unes rappellent les corniches
ou vallées volcaniques (p. i/i.5) du mont Argée,oii, de
même qu'ici, elles paraissent avoir subi l'action de l'eau
postérieurement à l'épanchement et à la consolidation de la
roche. Celle-ci est toujours la roche doléritique qui compose
le Bingueul Daghj elle est fréquemment très-poreuse,
et divisée en plaques ou schistes empilés les uns sur les autres.
A h lieues environ à l'ouest du Bingueul Dagh, les
traînées doléritiques perdent de leur régularité et se trouvent
réduites à quelques intumescences insignifiantes; en même
temps le revers méridional du Tchevrisch Dagh s'abaisse en
une plaine accidentée, et la chaîne elle-même se rétrécit en
prenant la forme d'une crête assez élevée qui masque complètement
l'horizon du côté du nord. La plaine, ayant souvent
l'aspect d'un steppe, est çà et là sillonnée par des
gorges profondes dirigées du nord-est-nord au sud-ouestsud,
ou bien du nord au sud ; les dénudations de leurs parois
prouvent que la charpente solide de la contrée est composée
par la même roche doléritique.
A 7 lieues à l'ouest du Bingueul Dagh, le Tchevrisch
Dagh se renfle et s'élargit de nouveau, mais en perdant
beaucoup de sa hauteur; il offre, dans ces parages, une
dépression ou un col par lequel on descend assez doucement
le long du revers méridional de la montagne dans une belle
vallée, arrosée par le Gueunug Sou (affluent de l'Euphrate)
et bordée du côté du sud par la chaîne doléritique du Tschapany
Dagh qui, de même que la chaîne opposée {Tchevrisch
Dagh), constitue une ramification occidentale de la masse
centrale du Bingueul Dagh ; c'est dans cette vallée bordée
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