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734 T E R R A I N S DE TRANSITION.
On peut encore faire observer que clans les calcaires de
montagne de l'Irlande, le Produclus semireiiculatus, trèscaractéristique
pour le terrain carbonifère inlerieur de
l'Asie -Aliueure, est fréquemment associé à plusieurs fossiles
qui, dans ce dernier pays, ne se trouvent que dans le terrain
dévonien inférieur ; tel est entre autres le cas dans les
parages de Midieton, de Ballea et de la baie de Bantry, où
à côté du Produclus semireticulatus on voit Spirifer Venieuili,
Hynchonellapleurodon [li. boloniensis, d'Orb. ?), Fenestella
antiqua eí Pleurodyctium problemaíicum
Ainsi, nous pouvons donc appliquer au calcaire de
montagne de l'Asie Mineure les mêmes conclusions que nous
a suggérées le terrain dévonien de ce pays, c'est-à-dire que
le calcaire de montagne y est d'une origine exclusivement
pélagique, et aura été déposé dans des conditions très-peu
favorables au développement de la vie animale' . De plus, eu
égard à la disjonction des dépôts de calcaire de montagne
et de ceux de la houille, on pourrait sous ce rapport assimiler
l'Asie Mineure à l'Irlande, où, de même que dans la péninsule
anatolique, le terrain carbonifère inférieur offre un
développement beaucoup plus considérable que les dépôts
houillers; ce qui indiquerait peut-être qu'en Irlande, comme
en Asie Mineure, la bouille est rarement contenue dans le
1. J. B. Jukes, loc. cil., p. 336.
a . Les recherches ultérieures peuvent et doivent modifier ces conclusions
sans les détruire complètement, parce qu'il est à présumer que si
les terrains dévonien et carbonifire de l'Asie Mineure, n'étaient pas réellement
assez pauvres on débris organiques, antres que ceux qui se rapportent
à la classe des Mollusques et à celle des Coralliaires, mes récolles paléontologiques,
formées pendant tant d'années, ne se seraient pas bornées aux
représentants exclusifs de ces doux classes.
C H A P I T R E VI. 735
calcaire de monlagne, bien qu'en Ecosse celui-ci soit fort
riche en combustible fossile aussi bien qu'en fer*.
VIIJ. Quant à la llore des dépôts houillers de l'Asie
Mineure, llore qui se rapproche plutôt de celle de l'ouest de
l'Europe que de celle des dépôts houillers de la Russie
(p. 710), elle paraît être comparativement assez pauvre,
sui'tout lorsqu'on considère que, d'après M. Goppert, on
connaît déjà au moins 814 espèces végétales se rapportant
à cette époque. Or. l'Asie Mineure n'en a fourni jusqu'à
ce moment que 22 espèces, même en y comprenant celles
dont la détermination laisse encore à désirer, tandis que
ce chiffre se réduirait à 7 si l'on ne tenait compte que des
espèces positivement conslatées.
Enfin, plusieurs considérations portent à admettre que
les dépôts houillers doivent avoir en Asie Mineure un développement
considérable, tant le long du littoral septentrional
que dans les régions orientales de la péninsule (p. 7i9-72/i).
IX. Un système de roches dénuées de toute trace organique,
mais qui se rattachent plus ou moins directement aux
dépôts dévoniens et carbonifères caractérisés par des fossiles,
occupe une bonne partie de la péninsule. Tant à cause de
leurs relations avec les deux terrains susmentionnés, qu'en
raison de la manière insensible avec laquelle les roches
diverses qui composent cet ensemble de dépôts non fossilifères
passent les unes aux autres, elles paraissent toutes se
rapporter au même grand horizon géologique des terrains de
transition, en représentant peut-être autant de dépôts des
systèmes dévonien et carbonifère, formés dans des conditions
défavorables à la conservation des débris organiques,
1. Sir. B. Wurchison, loc. cil., p. 313.