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230 RO C H E S ÉllUPTIVES.
ques miséi'ables cabanes qualiliées de village d'Oir/.ouiibazar,
son allilude est de plus de Í,12G mètres'.
Ce plateau fait partie du grand renflement qui sert de
ligne de pai-tage entre le système liydrograpliique du
l l o u r a d Tchaï, et de celui de l'Euphratc proprement dit.
Le plateau d'Ouzounbazar a une forme oblengue, allongée
du sud au nord, et est entouré de plusieurs i-angées de
montagnes; celles qui coustituent sa lisière occidentale sont
peu élevées et se rattachent probablement à la chaîne qui
représente le bord occidental de la vallée de Yerini Sou,
landis que les montagnes qui boi'dent le plateau du côlé de
l'est sont plus hautes et revêtues de belles forêts.
Lorsqu'on traverse du sud au nord le plateau d'Ouzounbazar
pour descendre vers le Bingueul Sou% on entre (à
1. La vallée très-accidentée de Yerini Sou est revêtue d'une magnifique
végétation arborescente composée en [lartic d'espèces extrêmement
rai'os, puisqu'il côté de .-Iccr Lalaricus, Populits italica^ Salix fragilis,
etc. se voient Quercits regia et Q. iichohoremis. De plus, le
Juglans regia y est tellement abondant qu'on serait d'autant plus porté
à y consitlérer cet arbre non comme provenant de la culture, mais comme
existant à titre d'indigène, que cette contrée parfaitement déserte ne
parait jamais avoir été le centre d'une population quelconque, eu égard à
l'absence de toutes traces de ruines et de monuments historiques si répandus
en Asie ilineure, même dans les lieux aujourd'hui les |)lus sauvages
et les moins accessibles. Il ne serait donc pas improbable que cette région
si peu connue et si mystérieuse de l'Arménie fût au nombre des localités
qui constituent la patrie de notre Never.
2. Il ne faut pas confondre ce Bingueul Sou avec son homonyme qu'on
traverse entre Erzeroum et le Bingueul Dagli, bien que les deux rivières
de ce nom aient leurs sources sur les plateaux qui bordent au nord cette
dernière montagne. Or, le Bingueul Sou situé au sud d'Erzeroum coule
au nord-est et débouche dans TAraxe, tandis que le Bingueul Sou qu'on
franchit entre Ouzounbazar et Litcliig se dirige au nord-ouest et se jette
dans le Litchig Tcha'i, qui est un allluent de l'Euphratc.
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3 lieues environ au nord-est-nord d'Ouzounbazar) dans une
vallée très-accidentée arrosée par un affluent du Bingueul
Sou, où les roches doléritiques se trouvent remplacées par les
alcaires. Ceu-x-ci s'étendent jusqu'aux parages de Litcliig,
petit village situé à une altitude de 1,951 mètres; ils composent
non-seuleinent la vallée traversée par le Bingueul Sou,
tributaire du Litchig Tcha'i, mais encore les massifs montueux
qui bordent cette dernière rivière. Cependant, sur tout
cet espace les calcaires sont çk et là interrompus par des
conglomérats, probablement quaternaires, composés de fragments
doléritiques et calcaires que relie un ciment très-solide.
Sur le versant septentrional de la montagne assez élevée
qui du côté du nord borde le Bingueul Sou , on voit de
temps à autre surgir au milieu des calcaires des masses
arrondies de dolérite plus ou moins désagrégée, à pâte
noire ou gris-noirâtre, renfermant des cristaux blancs d'oligoclase
et quelques traces de cristaux de pyroxène. Ces éruptions
doléritiques ne sont que locales, car , au pied même du
revers septentrional de la montagne dont il s'agit, les calcaires
et les marnes dominent et s'étendent jusqu'au delà
du village Basch Kevi dont l'altitude est de 2,289 mètres;
mais on n'a pas plutôt dépassé ce dernier pour se transporter
àRemler, qu'on voit s'engager, si j'ose m'exprimcr
ainsi, une véritable lutte entre les roches éruptives et les
roches sédimentaires, tellement les unes et les autres tendent
à se remplacer et à se pénétrer réciproquement.
C'est ainsi que, sur le plateau élevé qui sépare le système
hydrographique du Litchig Tcha'i de celui du IMouschlou
S o u ' , et notamrncnt à une lieue au nord-ouest-nord de
1. L'un et l'autre affluents méridionaux de l'Iîuplirate.
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