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La présence de I'alimite dans la syenite de Lidjesé
constitue un plìénomène intéressant, parce qu'on n'a guère
rtiabitude de voir figurer l'alunite parmi les substances
accessoires de la syenite, substances qui, comme on le sail,
se réduisent le plus souvent aux : titanite, fer magnétique,
pyrite de fer, élaîolithe et zircone; tandis que l'alunite se
trouve particulièrement dans les trachytes, tufs et conglomérats
tracbytiques et ponceus. Aussi ce sont ces dernières
roches qui la fournissent dans les contrées de l'i'-urope
les plus connues par leurs gîtes alunitifères, telles que
Tolfa (États pontificaux), Ja Hongrie, l'île de Milo, le
Mont-Dore, etc. Or, de nombreux et importants travaux,
et entre autres ceux de JM . Beudant sur la Hongrie, ont
mis hors de doute l'origine ignée de l'alunite, en l'attribuant
à l'action de gaz (particulièrement d'acide sulfurique)
sur les roches tracbytiques, dont la composition leur
permet de fournir tous les éléments nécessaires à la formation
par cette voie, soit de l'alunite, soit de l'alun' , qui se
cetto sutîslance, iniisqiie lous leurs engins de guerre étaient en bois.
Ainsi Aulns Geilius (.Voci. Allie., lib. XV, 1) nous apprend que, lorsque
Svila assiégeait le Pyrée, ce général ordonna d'incendier une tour en bois
érigée pour la défense de la ville, mais lous les efforts des Itoinains demeurèrent
sans effet, parce qu'Arcliélatis avait enduU la tour d'alun, en
sorte que le feu n'y prit point; « nunquam qnieverunt incendere : ita
Aretielaus omnein matei'iam oblevorat alumine. i> Voy. aussi Ainmien
ilarcellin {lib. \X, ca]). xii; qui cite également des cas où l'alun avait été
employé pour un usage semblable.
1. C'est ainsi que, selon Virlet d'Aoust {Bull, de la Soc. gioì, de France,
t. 11, p. 357). dans l'île d'Égine, l'action de gaz sulfiiriques a iinpr{igné
C l f A P I T R R XIV. 3S;;
déposent dans les cavités ou dans les fissurc.s de la roche.
On peut admetti-e avec d'autant pltts de proliabilité que
l'alunite de la vallée de l.idjesé, a eu une semblable origine,
(|ue la syénite qui la renferme, et (¡ni d'ailleurs possède à
elle seule tous les éléments cliimii|ues des trachytes, se
rattache intimement aux dolérites de Hchabbkhané Karahissar,
dont la nature éruptive est incontestable; de plus, ces
dernières se montrent fréquemment au milieu du vaste
domaine syénitique de la contrée qui nous occupe.
En elfel, bien que la syénite, qui, comme nous l'avons vu,
se présente à peu de distance au nord-est de Schabbkhané
Karahissar, compose presque exclusivement les massifs
étendus et élevés qui constituent les divers groupes montagneux
compris entre Lidjesé et Gumbet Khan, cependant,
sur tout cet espace on voit çà et là surgir des dolérites
très-analogues à celles de Schabbkhané Karihassar, mais
sans qu'il m'ait été possible de découvrir les relations géologiques
entre ces deux roches.
Les massifs syénito-doléritiques compris entre Lidjesé
et les parages limitrophes de Gumbet Khan, forment un
groupe de chaînes arrondies, dirigées en moyenne de l'ouestnord
ouest à, l'est-sud-est. Le point culminant du senlier
qui traverse ces groupes montagneux est le plateau que l'on
atteint, api-ès avoir monté presque constamment pendant
les ti-acliytes non-seulement d'alunite, mais encore d'alun [lur. D'un antre
côté, l'alun peut s'ôlro également formé ¡lar l'action seule des agents atmosphériques
sur les roclies renfermant des pyrites et de l'alumine, ainsi que
cela a été !e cas à l'égard des schistes alttnifères {.-ilaunsehicfer) de TAIIemagne
et même des trachytes de ïolfa, où 31. le professeur Ponzi m'a dit
avoir observé la conversion du trachyte en alun dans les endroits où la
roche renferme beaucoup de pyrites de fer,landis que, lit où ces dernières
font défaut, le phénomène métamor|ihique dont il s'agit manque également.
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