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6Î4 T K l U i A l N S DE TRANSITION.
ouest-sud du plateau de Tchoban, la vallée étroite par
laquelle le Raraderé Sou descend des hautes régions de la
montagne; c'est en suivant la vallée que l'on pénètre dans
ces dernières.
A mesure que l'on i-emonte le Karaderé Sou, on voit le
calcaire bleu remplacé jiar un micaschiste fort luisant, passant
insensiblement au thonschiefer. Le ruisseau ne tarde
point (à une lieue 1/4 au sud du village Tchoban) à se diviser
en deux branches dont chacune parcourt une petite vallée.
C'est la branche sud-est que suit le sentier qui conduit de
Tchoban à Tosia, en longeant une vallée étroite, hérissée
d'épaisses forêts de conifères qui conservent toute leur
vigueur jusqu' à l'altitude de 1,81'J mètres, où l'on atteint
les sources de la branche sud-est du Karaderé Sou, sources
formées par une multitude de petits ruisseaux qui descendent
des hauteurs limitrophes. A l'altitude de 1,861 mètres,
toute trace de végétation arborescente disparaît, et le
gazon commence à s'orner de jolies gentianes (Genliana pyrenaica,
verna, etc.). Enfin le sentier atteint son point culminant
(à à lieues environ au sud de Tchoban) à une altitude de
1 , 9 5 2 mètres. A cette altitude, la montagne a la forme d'un
cône aplati à flancs arrondis, dominé par quelques mamelons
qui De s'élèvent qu'à une centaine de mètres au-dessus
de ce cône central, en sorte qu'on peut évaluer à environ
2 , 2 0 0 mètres l'altitude du point le plus élevé que présente
la partie de l'ilkas Dagh comprise entre Kastamouni et
Tosia.
Sur le cône aplati se trouve une cabane qui sert tout à
la fois de lieu de repos aux rares voyageurs qui traversent
ces hautes et solitaires régions, et d'habitation aux quatre ou
cinq misérables zapiié (soldats irréguliers) qui sont censés
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veiller à la sécurité du pays, genre de prétention sur
laquelle naturellement personne en Turquie ne se fait illusion.
Un pelit champ de seigle et d'orge se trouve à côté
do cette demeure isolée; ces céréales n'étaient pas encore
nuires le 2 i août (J850), lorsque je me trouvais dans ces
])arages. lin consultant mon thermomètre (à midi et à
l'ombre), je le vis marquer seulement 16°,6 centigr., tandis
que deux heures auparavant, dans une vallée, à la vérité
assez abritée, mais à une altitude de 1,800 mètres, il avait
accusé une température de 25 degrés centigr., ce qui donnei
ait une diminution de plus de 8 degrés pour 150 mètres,
et par conséquent au delà d'un demi-degré par dix mètres!
Bien que, ainsi que je l'ai fait observer, l'altitude de
1 , 8 0 1 mètres paraisse marquer la lin)ite supérieure de la
végétation arborescente, cependant quelques conifères rabougris
tapissent les mamelons qui dominent le point culminant
couronné pai- la cabane, en soi-te que sur le versant
septentrional de l'iliias Dagh, les conifères (du moins à
l'état frutescent) atteignent probablement l'altitude de
2 , 2 0 0 mètres, c'est-à-dire une altitude qui dépasse de
l / l i mètres le point culminant de la célèbre route du Mont-
Cenis.
C'est après être parvenu au cône terminal qui porte la
cabane, que conmiencc immédiatement la descente. Pendant
une denii-heure on descend d'une manière assez abrupte,
au milieu de pittoresques rochers de micaschiste ornés de
belles forêts de pins; le plongement de la roche est le plus
souvent au nord, sous des angles de 40 à 50 degrés. A 3 kilomètres
environ au sud de la cabane on descend dans une
vallée entourée des doux côtés par des micaschistes altei--
n a n t a v e c des calcaires bleus, et arrosée par le ruisseau
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