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I» HOCHES ÉRUPT1VES.
solides, à |)àte violetle ou grise qui se décolore à la flamme '
du chalumeau, mais ne fond qu'aux extrémités. Çà et là,
elle renferme des paillelles à peine perceptibles de mica
magnésien, ainsi que de petits cristaux d'orthose dont les
uns brillent d'un vif éclat, tandis que d'autres se trouvent
converlis en une masse blanche et terreuse. Les cavités ou
alvéoles de la pâte sont fréquemment tapissées de concrétions
mamelonnées d'hyalite. C'est celte roche qui occupe nonseulement
la vallée du Rodos Tchaï qu'elle remonte jusqu'à
Raradjalar où la vallée est réduite à une fente dont le fond
a une altitude de près de 400 mètres, mais encore tout l'espace
compris entre Karadjalar et le bord septentrional de
la vallée du Menderez Sou {Scamandre).
Cette vaste région trachytique est fort accidentée et sillonnée
par plusieurs montagnes plus ou moins boisées
parmi lesquelles se font remarquer le Tchauch Dagh et
l'Ala Dagh. Cependant elle reproduit beaucoup plus les
foi'mes gracieuses du .Jura que le type grandiose des Alpes;
du reste, c'est le cas, avec la majorité des contrées montagneuses
de la Troade, où, à l'exception du groupe imposant
de l'Ida, la plupart des montagnes ne consistent
qu'en intumescences arrondies et boisées dont l'ensemble,
vu d'en haut, représenterait une mer plutôt houleuse que
battue par la tempête. Dans toute la région susmentionnée
(comprenant la vallée du Rodos Tchaï et une porlion de
celle du Menderez) la roche trachytique conserve le caractère
dominant indiqué p. i7, pour colle qui figure dans la
parlie inférieure de la vallée du Rodos Tchaï, non loin de
Tchanak Kalessi; cependant dans les parages de Karadjalar.
Tchaplchi et Douvandjik, la roche passe souvent à une
variété à pâte très-foncée (jui se décolore à la flamme du
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chalumeau et fond aux angles en un verre noir verdàtre;
on distingue, dans la pâte, de petits cristaux de feldspath
vitreux, plus ou moins luisants. Au reste, les cristaux
feldspathiques deviennent quelquefois tellement rares, que
la roche perd complètement sa structure porphyroïde, et
alors elle ressemble au basalte, ou bien encore elle passe à
une substance blanchâtre ou jaunâtre, très-analogue à
l'obsidienne.
Du côté de l'ouest la partie inférieure de la vallée du
Scamandre, dans les parages limitrophes d'Iné, est bordée
par des hauteurs trachytiques qui se rattachent au Tchegri
Dagh, massif également trachytique. Ces hauteurs constituent
une contrée montagneuse, et revêtent des formes
assez variées; ce sont tantôt des crêtes dentelées, tantôt
des cônes hérissés de blocs arrondis ou de dalles régulières.
La roche est caractérisée par une pâte grise renfermant
de petits cristaux d'oligoclase, ainsi que du mica, des
minces aiguilles d'amphibole, et enfin quelques gros cristaux
d'orthose de teinte blanche. Tous ces divers cristaux
se trouvent agglomérés en un si grand nombre, que la roche
prend une texture grenue uniforme et souvent perd complètement
sa structure porphyroïde.
L'aspect des montagnes qui, dans les parages d'Iné,
bordent des deux côtés la vallée du Scamandre, constitue
l'une des rares exceptions au caractère habituel
des massifs montueux de la Troade, car, au lieu de hauteurs
arrondies, à contours plus ou moins doux, et masquées
par d'épaisses forêts, on voit ici des masses hardies, comparativement
peu boisées, et tellement empreintes du type
volcanique, qu'elles rappellent parfois les colossales éjections
du mont Argée. Souvent les trachytes du bord occi-
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