"P
, à J .
460 RO C H E S KRUPTIVES.
mais qui, après avoir été rajeunie en 1823 par Gay-Lussac,
vient d'être développée avec une nouvelle vigueur par
M. Fouqué.
Sous le rapport de leur âge, les trachytes proprement
dits, aussi bien que les dolérites de l'Asie Mineure, appartiennent
à des époques très-diffirentes, et la durée de leur
action a dû avoir été fort considérable, car elle se manifeste
depuis le terrain crétacé inclusivement jusqu'au terrain tertiaire
supérieur, et peut-ôtre même jusqu'au terrain quaternaire.
Ainsi, les trachytes paraissent avoir été tantôt antérieurs
tantôt postérieurs aux dépôts crétacés, dans les
contrées comprises entre Éregli et Barlan (p. 117), et
entre Angora et la vallée du Mourtad Sou (p. 89) ; antérieurs
aux dépôts éocènes, entre kyzbeli et Hipsala
(p. 192), entre Bolat et Guué et dans la vallée de Rastamouni,
mais postérieurs à ces derniers dépôls, dans les
parages de Kaïsarié (p. 150) ; enfin, ils ont tantôt précédé,
tantôt suivi les dépôts lacustres tertiaires supérieui's, et
peut-être même le terrain quaternaire ' ; le premier cas
ayant lieu sur le versant sud-est de l'Elma Dagh (p. 90),
le dernier dans les environs de Smyrne (p. 72), entre Kebsid
et Bogaditch (p. /tl), dans les parages de Kalbardji
(p. 13), etc.
111. Les Dolérites propi-ement dites de l'Asie Mineure
ont, à l'instar des trachytes, traversé la longue époque
comprise entre le terrain crétacé et le terrain tei'tiaire supérieur,
mais sans que cependant il y ait des preuves positives
de leur action sur ce dernier. Ainsi, les dolérites
•1. Ce qui alors les renclrail peul-ôtrc conlcmporains des Iracliytcs tic
l ' A u v e r g n e qui, d'après JI. RozeL, sont égalrmonl poslérieurs au terrain
q u a t e r n a i r e , du moins au plus ancien des trois étages diluviens.
C H . M ' I T R K XVII. 461
paraissent avoir bouleversé les dépôts crétacés des parages
d'Amasia ; elles sont décidément antérieures aux dépôts
nummuliti(]ues de Satnsoun (ainsi que nous le verrons en
étudiant ces derniers), aux dépôts myocènes, entre Ilipsala
et Tokat, et aux dépôts lacustres tertiaires supérieurs de la
vallée deBeïbazar (p. 231).
•Sur plus d'un point de rA.sie Mineure, les relations
entre les dolérites et les trachytes sont tellement intimes,
([ue, selon toute apparence, ces deux roches passent les
unes aux autres, ainsi que cela paraît avoir lieu : enire
Niksar et Selé Yaïlassi (p. 25i ) , dans les parages de l\oïli
Hissar (p. 256}, dans ceux de Samsoun (p. 113, 2/i0),
dans le groupe montagneux de l'Ala Dagh (p. 233) , entre
Moudourlou et la vallée de l'Alan Sou (p. 107), etc.;
cependant, dans la vallée d'Orla Koï, les trachytes renferment
des fragments de dolérite (p. 165).
Ce sont sans doute les dolérites qui, de concert avec les
trachytes et les basaltes, ont effectué la rupture du Bosphore,
sans que cependant cette catastrophe ait été opérée
d'un seul coup, car plusieurs considérations sont de nature
à faire admettre que l'action des roches éruptives s'y est
prolongée, avec des phases alternatives de repos et d'activité,
depuis l'époque du terrain terliaire inférieur jusqu'à
celle du terrain terliaire supérieur.
IV. Les Porphyres pyroxéniques sont particulièrement
groupés dans les régions littoi-ales de la partie orientale de
l'Asie Mineure où ils se trouvent souvent intimement liés
avec les syénites et les gram'tes, et paraissent (de concert
avec ces deux dernières roches) avoir soulevé et bouleversé
le terrain tertiaire inférieur.
V. Les Basaltes qui, en Asie Slineure, offrent souvent
p . .
'F I «