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126 RO C H E S ÉRUPT1VES.
lêles, lanois de tous côtés comme du fond d'invisiljles embuscades.
L'altitude du pied du pic occidental est de 3 ,861 mètres,
et comme ce pic peut avoir approsLÎmativement 150 mètres
de hauteur, on aurait droit d'admettre, pour le point culminant
du mont Argée, une altitude de 3.991 mètres ou près
de 4,000 mètres, et par conséquent de plus de 500 mètres
supérieure à celle de l'Iîtna. Sur cette altitude totale, le
cône central aurait environ 1.500 mètres, y compris
le bourrelet sur lequel il repose et en prenant la surface
du plateau pour point de départ; il en résulterait que
le cône central du mont Argée aurait à lui seul 302 mètres
de plus que tout le massif du Vésuve, tandis que le beau
volcan de Naples, empilé trois fois sur lui-même, ne suffirait
point pour atteindre le front dn colosse cappadocien.
Au moment où je me trouvais, le 17 août, à 10 heures
du matin, au pied du pic occidental et par conséquent à
une altitude de 3,811 mètres, l'hygromètre d'Auguste (par
un ciel serein) accusa une humidité relative de 0,5ii ; or, à
l'endroit de mon campement (altitude de 3,005 mètres), à
cinq heures du matin de la même journée, et par un ciel
également serein, cette humidité n'était que de0,ii9, ce qui
semblerait indiquer, sur le mont Argée, un accroissement
notable dans l'humidité ¡-elative de l'ail- avec l'augmentation
de l'altitude.
Depuis le plateau supérieur qui sert de base au cône
central jusqu'aux rochers (exclusivement) qui en couronnent
les sommités, tout le revers méridional du cône est revêtu
d ' u n e couche épaisse de matières détritiques plus ou moins
pulvérulentes, consistant en sables et cendres volcaniques
le plus souvent de teintes peu foncées; cependant, au travers
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de cette envelo|)pe extérieure, on voit fréquemment percer
des masses solides tantôt sous forme de siiTiples attleurements,
tantôtàl'état de rochers considérables. Or, soit que
ces masses solides représentent la charpente primitive d'un
cône de soulèvement, soit qu'elles ne figurent que comme
les restes d'éjections fluides ou pâteuses superposées aux
matières détritiques d'un cône d'éruption, et recouvertes
à leur tour par de nouvelles éjections de cendres et de rapilli,
toutes ces nombreuses dénudations suffisent pour déterminer
la nature de la roche solide qui y ligure à l'un ou
à l'autre titre; c'est un trachyte qui, selon les localités,
offre les plus grandes variétés, mais qui n'en conserve pas
moins le type essentiel d'une roche trachytique, en sorte
que l'on peut résumer de la manière suivante les divers caractères.
non-seulement du trachyte qui perce sur le versant
méridional du cône central du mont Argée, mais encore
de celui qui compose probablement la totalité de ce
cône, puisque j'ai observé des roches analogues également
sur le revers oriental de ce dernier, en visitant le plateau
de Tekir Yaïla : pâte soit blanche, soit gris clair, soit bariolée
de teintes rougeàlres, diversement panachée et rubanée,
renfermant de petits cristaux d'oligoclase dont le
nombre, les dimensions, ainsi que le mode de groupement
oll'rent les plus grandes variétés, mais dont la surface P est
presque toujours caractérisée par des stries plus ou moins
distinctes. A côté de l'oligoclase, ou en remplacement de
ce dernier, on voit quelquefois, dans une pâte gris clair,
compacte et un peu luisante, un grand nombre de petits
cristaux d'amphibole. Ce qui imprime à la roche ainsi caractérisée
les apparences les plus diverses, ce sont les teintes
variées de la pâte, mais surtout les délimitations souvent
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