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46 liOCI l F . S ÉRUPTIVES.
ces dernières, tout comme la surface qu'elles limitent, sont
tellement masquées par de puissants dépôls détritiques,, que
pour deviner la composition des roches subjacentes, on est
réduit il se laisser guider par la nature des galets ou blocs
que renferment le^ dépôts superficiels. Ainsi les blocs trachyticiues
y dominent dans la partie de la vallée située immédiatement
au sud des parages de Basciigelembé, mais à mesure
que l'on se rapproche d'Alchissar ce sont les éléments
calcaires qui deviennent pins fréquents.
A 5 lieues environ à l'est d'Akhissar, et notamment à
1/2 lieue à l'ouest du petit village Kayadjik, les dépôts diluviens
se trouvent interrompus par de remarquables groupes
trachytiques auxquels les premiers ont souvent emprunté la
majorité de leurs éléments constitutifs. Ces trachytes, qui
varient beaucoup tant sous le rapport des teintes que sous
celui de leur texture, ont le plus souvent une pâte d'un
brun rougeâtre, renfermant des cristaux de feldspath
vitreux, de quartz et de mica magnésien brun ou bronzé.
Bien que de petites dimensions, ces cristaux se trouvent
agglomérés en une si grande quantité, que souvent ils font
presque disparaître la pâte et enlèvent ainsi à la roche son
caractère porphyroïde. Le groupe pittoresque que forme ce
trachyte est séparé du village Kayadjilcpar des dépôts trèsconsidérables
de marnes et de calcaire que je range provisoirement
dans le terrain tertiaire inférieur et qui, sur un espace
d'environ une lieue, changent complètement la physionomie
de la contrée en substituant aux beaux groupes trachytiques
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des collines arrondies, coioi'iées par les marnes et les calcaires
en rouge, jaune, vert et blanc. Ce n'est qu'en s'élevant
vers Kayadjik (]ue l'on voit reparaître brusquement les
trachytes. Ils y forment des rochers remarquablement pittoresques
au milieu desquels se trouve le village Kayadjik,
à une altitude de 300 mètres. On eiit dit qu'il n'a été construit
que pour l'usage des artistes, tant sont âpres, arides
et inaccessibles les falaises qui iiérissent ces lieux dont le
croquis suivant (planche i ) ne figure qu'un seul rocher vu
de près, dans l'intérieur du village, tandis que les planches
X et XIII de l'Atlas joint à la Géographie phys. comp. de
mon Asie-3/ineure peuvent donner une idée, la planche x
de l'aspect original du village, et la planche xin de la
manière vraiment magique dont se présente l'ensemble de
ces groupes montueux, lorsqu'on se rendant d'Akhissarà
Kayadjik, on les aperçoit dans le lointain se dessiner sur
l'horizon, comme de gigantesques fantômes bleuâtres qui
planent au-dessus du paysage verdoyant.
Le trachyte qui compose les inagniliques rochers groupés
autour de Kayadjik a une grande analogie avec celui d'Afioun
Karahissar et de Dalanlar', seulement, dans la roclie
de Kayadjik, la pâte d'un brun-jaunâtre est plus compacte e
moins poreuse, et les cristaux d'amphibole qu'elle contient
généralement beaucoup plus frais; de même, les cristaux
de feldspath vitreux sout moins grands, et offrent moins
de variété dans leurs dimensions. Mais ce qui établit une
différence essenlielle entre le trachyte de Kayadjik et celui
des deux localités susmentionnées, c'est la présence dans le
premier du quartz, dont la pâle contient un grand nombre
1. Voy. p. 32.