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450 RO C H E S ÉROPTIVIÎS.
deux côtés bordent la vallée de Tclierdaklu Sou, et dont l'un
porte le village "Mikar Yaïla situé à une altitude de près de
i , 5 0 0 mètres, mais encore le plateau élevé appelé le Tcherdak
Uagh sur le versant oriental duquel le Tclierdaklu Sou
a ses sources, de même que sur le revers opposé se trouvent
celles du Kofmat Sou, affluent du Germilii Tcliaï. Les roches
serpeutiiieuses encadrent également des deux côtés la partie
supérieure do la vallée du Koïmat Son jusqu'aux parages de
Meliksclierif, où, sur le bord septentrional de la vallée, des
dépôts calcaii-es remplacent la serpentine, tandis que cette
dernière continue à composer exclusivement le bord opposé,
puis elle commence à percer également à travers les calcaires
du bord septentrional, et finit dans les parages d'Aghvanis
( à environ 8 lieues au nord-ouest de Meliksclierif)
par envahir exclusivement toute la vallée sur une ligne de
2 lieues environ d'est à l'ouest. Plus loin (dans la direction
de Kyrtanos) la serpentine se trouve remplacée par un calcaire
fibreux ou à structure ligneuse, si intimement lié avec
les roches serpentineuses que je ne suis pas parvenu à saisir
les relations de leurs gisements respectifs; or, comme la
contrée comprise depuis les parages de Melikscherif jusqu'à
Ivyrtanos n'olîre qu'un mélange confus de ces deux roches,
j e l'ai coloriée provisoirement sur ma carte de la teinte
adoptée par moi pour les roches serpentineuses.
Le vaste domaine serpentineux que nous venons de
parcourir depuis Erzindjian jusqu'à Kyrtanos, est une contrée
élevée, mais à contours très-faiblement accentués et
n'offrant que peu de végétation arborescente. En revanche,
au printemps, les plaines y doivent être très-herbeuses.
Aussi, bien qu'à l'époque où je traversais (le 18 août 1858)
la belle plaine d'Akschar Ova, entre Aghvanis et Kyrtanos,
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le tapis végétal y eût déjà subi l'action d'un soleil dévorant,
on y voyait encore, çà et là, des toulfes considérables de
Centaurea iberica, de Sojihora aloiiecuroides, de Dipsacus
laciniaiusj ainsi que d'un gracieux petit genêt appartenant
à une nouvelle espèce'.
Au sud-ouest d'Endercs, la confusion entre les roches
serpentineuses et les calcaires se reproduit de nouveau ; car,
lorsque d'Enderes on se dirige par la vallée de Déirmenderé
vers le petit village Ixyzbeli, on voit tout d'abord de dessous
les dolentes percer la serpentine qui, bientôt après, est
remplacée par les calcaires. D'ailleurs, bien que la région
occupée par les dépôts myocènes dans les parages limitrophes
d'Enderes soit fort élevée et montagneuse, elle est, du
côté du sud, dominée par un si grand nombre de hauteurs
pointues de serpentine, qu'il devient probable que ces dernières
limitent dans celte direction les dépôts myocènes, et
qu'elles se rattachent au grand massif serpentineux qui,
plus à l'est, s'étend depuis Kyrtanos jusqu'aux parages
d'Erzindjian. A h lieues environ à l'ouest de Kyzbeli, les
roches serpentineuses succèdent immédiatement aux marnes
éocènes, sans que cependant ces dernières offrent au coniaci
avec les serpentines une perturbation quelconque dans
la disposition de leurs couches qui demeurent presque horizontales,
ainsi que nous le verrons en nous occupant du
terrain tertiaire inférieur. Au reste, la bande éocène assez
restreinte que l'on traverse en se rendant de Kyzbeli à
Ilipsala est sur plusieurs points interrompue, non-seulement
par des serpentines, mais encore par des trachytes, qui
paraissent également avoir précédé les dépôts tertiaires infé-
'1. Nommée par M. Boiisier iienista Tchlhatchewi, dont la diagnosB a
été publiée dans ma Flore de l'Asie Mineure, vol. I, p. 6.
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