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39S UOClllìS KliOPTIVES.
taux d'orlhose l)laiic-roiigeâti-e on jaunâtre, ce (|iii au reste
n'est qu'un pliénomène local, car la roche dominante est la
sycnile susmentionnée, et c'est celle-ci qui compose le massif
(lu Ivousse Dagli en s'étenclant jusqu' à une lieue environ
au sud du village Keussé.
Ue même que les massils syénitiques dn Keussé Dagli ne
consliluent probablement qne l'extrémité orienlale d'un seul
domaine syénitique interrompu, dont les extrémilés occidentales
seraient représenices par le Paryadrès (Kazankaya
Dagli et Giunbet Dagli), de même on pourrait admetire,
avec lion moins de vraisemblance, que ce domaine s'étend du
côté de la rive gauchedu Kharschout Tchaïjusqu'aux parages
limitrophes d'Ardasa, et du côté de larive droite dece cours
d'eau depuis Ardasa jusqu' à keussé Dagli ; en sorte (|ue les
porphyres pyroxéniques et les dépôls sédimentaires de cette
portion de la vallée du Kharschout Tchaï se Irouveraient
intercalés, sous forme d'une bande étroite mais irrégulière,
entre les syénites. Celle hypolhèse repose sur les fréquentes
invasions des roches syénitiques au milieu des porphyres et
des dépôts sédimenlaires qui composent la bande susmentionnée,
ce qui s'expliquera!I par le voisinage immédiat des
syénites.
D'une autre part, les roches syénitiques qui bordent
probablement, à une certaine distance, les deux i-ives du
khai'sclioiit Tchaï, sur tout l'espace compris entre le Keussé
Dagh et les parages d'Ardasa, se ratlachent très-probablement
aux granites qui, d'après la carte désir il. Murchison
et .1. Nicol {Geolof/ical Map oj Europe), composent le Koulat
Dagh, massif qui, en elfet, .se termine non loin de la rive
gauche du K.har.schout Tchaï, à peu près sous le parallèle
de Sarybaba. Or. en étudiant les roches éruplives de cette
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ClIAIMTtlE XIV. 393
contrée, nous avons vu (p. 208) que les environs de Sarybaba
sont jonchés de blocs de granite, de gneiss et de
micaschiste qui no se trouvent nulle part in silu dans les
parages mêmes dont il s'agit, tandis que la présence de ces
blocs s'expllquerail parfailement par la proximité d'une
région granitique qui serait précisément celle du Koulat
Dagh, et oil les graniles seraient associés aux gneiss et aux
micaschistes.
Tout porte donc à admetti'e que les syénites si largement
développées dans la région comprise entre les parallèles de
Kerasenn et de Tarabolous ne forment qu'un seul ensemble
avec les granites du Koulat Dagh. Il en résulterait que
celle parlie septentrionale de la péninsule anatolique se
Irouverait traversée de l'ouest à l'est par une bande syénitogranitique
de plus de 80 lieues de longueur, s'étendant
depuis les parages de Schabbkhané Karahissar jusqu' à ceux
d'Artvin, bande dont l'exlrémité occidentale serait caractérisée
[lar la prédominance de la syénite et les portions moyennes
et orienlales, par la présence presque exclusive du granite.
Les massifs du Keussé Dagh représentent la localité syénitique
la plus avancée du côté de l'est parmi toutes celles
q n e j ' a i été dans le cas d'observer moi-même en Asie Mineure,
et comme nous nous sommes successivement acheminés de
l'ouest à l'est, le Keussé Dagh servira de clôture à la revue
que nous avons faite des syénites de la péninsule anatolique.
En conséquence, nous iiouvons aborder maintenant les
roches éi'uplives t|u'il nous reste encore à examiner, savoir:
le diorile et la serpentine. C'est l'élude de ces roches qui
fera l'objet des deux chapitres suivants.
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