!
i : í
f .
í i -
lí; 1
I-- S
f á ; '
i 5> '
434 ROCHES ÉRUPTIVES.
un défilé escarpé creusé dans la serpentine et nommé Denieli
Derbent. Dans les parages d'Assi Yuzgat, la serpentine
se trouve associée à quelques hauteurs arrondies de calcaire
blanc qui continuent à se montrer jusqu' à une distance d'environ
une lieue à l'ouest d'Assi Yuzgat, mais là ils disparaissent
complètement pour faire place à la serpent ine, dont
la structure devient souvent schisteuse en passant à une
espèce de talkschiste. A mesure que l'on s'éloigne d'Assi
ï u z g a t pour se rapprocher d'Angora, les roches serpentineuses
revêtent des formes plus hardies et composent des
montagnes plus considérables. Ce sont tantôt des masses
arrondies ou mamelonnées divisées en couches régulières,
le plus souvent verticalement redressées, tantôt des pyramides
ou cônes fantastiques, tantôt de longues traînées rappelant
parfaitement des coulées de laves. Il résulte de cette
variété de contours alliée à une riche végétation, une physionomie
toute particulière qui caractérise cette portion de
la contrée limiti'ophe d'Angora, ainsi que c'est notamment
le cas avec les parages du petit village de Kizildja, situé à
une altitude de 1 ,120 mètres dans la vallée qui aboutit au
plateau couronné par la capitale de la Galatie. D'impénétrables
bocages nourris par des ruisseaux limpides revêtent
les rochers imposants échelonnés des deux côtés, et recou-
VTentle fond de cette charmante vallée d'un réseau de verdure
tellement compacte, qu'elle dérobe la vue des nombreux
villages qui s'y trouvent, et dont plusieurs ( entre
autres Raya Pachassi) ne laissent percer leurs blanches
maisonnettes à travers les fourrés touffus, que comme autant
de flocons de neige étincelant dans les repUs d'uli manteau
d'émeraude. Aussi l'ieii de plus gracieux que l'aspect de la
ville d'Angora, vue de la vallée de Kizildja, aspect bien dif-
CHAPtTRI! XVI. 435
férent de celui que présente l'antique et vénérable Ancyra,
lorsqu'on y arrive du sud, de l'ouest ou du nord, à travers
des plateaux déserts et arides.
La longue val lée qui s'étend au sud d'Angora en moyenne
du nord au sud, est limitée à son extrémité méridionale par
la chaîne transversale de Karaclja llagh dirigée (en moyenne)
de l 'ouest-sud-ouest à l 'est -nord-est . C'est un groupe de cônes
ou de masses à sommets arrondis ou aplatis et à pentes peu
abruptes, dont la réunion constitue une bande d'environ
1 lieue 1/2 de largeur (du nord au sud). Ces hauteurs,
composées de serpentine à teintes très-variées, sont séparées
les unes des autres par des plateaux revê.tus d'une herbe
épaisse, en sorte qu'à cause non-seulement du relief assez
doux de la montagne, mais encore de l'absence de forêts et
de surfaces caillouteuses ou arénacées, on la franchit avec la
plus grande commodité. Le point culminant du sentier qui
traverse du nord au sud le Karadja Dagh n'a guère au delà
de 1 , 0 0 0 mètres, tandis que les hauteurs qui dominent ce
sentier pourraient avoir de h à 500 mètres de plus.
L e Karadja Dagh constitue la limite naturelle entre la
contrée accidentée de la Galatie et les vastes intumescences
tinéairês de la Lycaonie. Cette dernière région ne paraît,
offrir que quelques masses peu importantes de serpentine,
comme entre autres les hauteurs déjà signalées (p. 190)
à l'ouest du village Sillé. De même, dans tes régions placées
entre la Galatie et la l'aphlagonie, les serpentines sont,
selon toute apparence, réduites à des manifestations purement
locales, telles que par exemple les hauteurs de serpentine
entre Taschbounar et Kastamouni dont je parlerai
en étudiant les terrains de transition, et lesquelles, ainsi que
nous le verrons dans l'examen des terrains tertiaires inféil
i^/lil