494 TERRAINS DE TRANSITION.
obstrué de fange et de déblais, et dont les parois (ainsi f|iie
cela se pratique en Turquie dans pi'esque toutes les exploitations
de gîtes métallifères) n'avaient pour toute maçonnerie
qu'une couche de branches et de fagots, et pour appuis
que quelques pieux fichés de distance en distance. En conséquence,
il ne me fut possible de me former une idée relativement
au gisement du minerai et des roches encaissantes,
que par l'examen des énormes déblais, ainsi qu'à l'aide de
renseignements recueillis auprès des ouvriers mineurs.
Comme il y a déjà plus de vingt ans que durent les travaux
, à la vérité assez superficiels, de Saryari, ces déblais
se sont successivement accumulés d'une manière prodigieuse.
Us revêtent d'une nappe diversement nuancée de
jaune, de rouge, de blanc, de bleuâtre, etc., tous les mamelons
qui forment le bord septentrional de la vallée de Kastané
Sou. Voici en quoi consistent particulièrement ces déblais,
dont la composition a dù subir bien des modifications depuis
qu'ils se trouvent exposés à l'influence des agents extérieurs,
parmi lesquels il en est, comme les eaux pluviales, qui
ajoutent à l'action chimique de dissolution et de recomposition
une grande puissance mécanique, en ravinant, mélangeant
et bouleversant toutes ces masses diverses, plus ou
moins pulvérulentes :
1. Quartz désagrégé revêtu d'argile.
2. Masse blanche, terreuse, jaunie par des efilorescences
de soufre, et renfermant çà et là des cristaux de
gypse. Au dire des ouvriers, ces masses figurent indilfcremment
à la crête et à la base de la roche métallifère.
3. Conglomérat incohérent, composé de fragments
bleuâtres et blanchâtres d'argile, ainsi que de morceaux
d'une substance solide, mamelonnée, d'un rouge de brique
CHAPITRE l'REHIlER. 495
OU de sang. Elle noircit à la flamme du chalumeau, mais
est à peine attirable au barreau aimanté : c'est très-probablement
de l'oxyde de fer. D'après les ouvriers, la plupart
de ces concrétions ferrugineuses se forment à la surface du
sol même, et ne se voient que rarement dans l'intérieur des
mines; néanmoins ils m'ont assuré que, là où elles se présentent
dans ces dernières, elles annoncent généralement la
proximité de la roche métallifère.
à . Masse blanche, terreuse, complètement désagrégée,
ne donnant point d'eflérvescence avec les acides.
Quant à la roche métallifère elle-même, à en juger par
le minerai trié, tel qu'il se trouve réuni dans les dépôts, elle
consiste particulièrement en quartz blanchâtre et quelquefois
en thonschiefer ou calcaire bleu foncé. Ce sont ces roches
(très-répandues dans le terrain dévonien du Bosphore) qui
sont imprégnées de cristaux plus ou moins grands de pyrite
de cuivre et de pyrite de fer. Les deux pyrites sont fréquemment
associées; cependant la pyrite de cuivre prédomine
et se présente souvent en magnifiques hexaèdres.
Les roches métallifères ne paraissent point avoir une
puissance d'au delà d'un mètre, ainsi que cela résulte des
appréciations des ouvriers, qui évaluent la plus grande
épaisseur à douze ;M)-ffltii; ' , ce qui donnerait même moins
d'un mètre. Autant qu'il est permis d'en juger par la position
et le groupement des diverses galeries d'exploitation,
et conformément aux assertions des mineurs, les gîtes métallifères
formeraient des nids, ou plutôt des espèces
d'écaillés mamelonnées, allongées du nord-est-nord au
sud-ouest-sud.
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