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280 ROCHIÍS ÉRUPTIVES.
même que le précédent, composé de dolerite qui passe à un
porphyre dolérilique dont la pâte gris-noirâtre renferme des
cristaux d'ortiiose et de labrador.
Le plateau inférieur se fond d'une manière assez insensible
avec la masse centrale du Bingueul Dagli, qui pourrait
à son tour être qualifiée de pialeau supérieur ou central. La
surface de ce dernier est fortement inclinée du sud au nord;
le bord méridional, assez élevé, est hérissé de rochers disposés
en ci-oissant ou en amphithéâtre ayant sa concavité
tournée au nord. Le plateau central, dont l'altitude peut être
évaluée â 2,800 inèti'es, aurait une forme à peu près circulaire,
si les deux extrémités du croissant étaient prolongées
de manière à se joindre du côté du nord, et que la partie
(septentrionale) fortement inclinée du plateau fût suffisamment
redressée pour donner à l'enceinte intérieure une
base uniforme et horizontale. 11 est possible que les rochers
susmentionnés ne soient que les restes du bord méridional
d ' u n cratère représenté aujourd'hui par la surface du plateau
central. Cependant, il serait difficile d'admettre que le
comblement du cratère eût suffi pour donner à celui-ci sa
forme actuelle, car on aurait peine à concevoir pourquoi les
substances qui ont rempli la cavité ont fait naî t r e une surface
inclinée au lieu d'un plan plus ou moins horizontal. Il a
donc fallu qu' à une époque postérieure au Comblement du
cratère, les dépôts qui l'avaient d'abord nivelé aient été soulevés
du sud au nord de manière à produire la surface inclinée
qui marque aujourd'hui l'emplacement de l'ancienne excavation.
Ce soulèvement aura été peut- être opéré par la
même catastrophe à laquelle sont dus non-seulement l'anéantissement
complet du bord septentrional du cratère, mais
encore la dislocation de ce qui représente aujourd'hui le
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bord méridional de ce dernier. En elTet, la rangée de
rochers qui décrivent en quelque sorte un croissant autour
du sommet aplati et incliné du plateau central, offre une
solution de continuité très-marquée, car celle espèce de
croissant est divisé par une dépression ou un col en deux
parties distinctes. La portion orientale est la plus élevée
mais aussi la plus restreinte, puisqu'elle est réduite à un seul
rocher pointu, désigné sous le nom de Kalé Dagli [monlacjne
du château) parce que ses parois presque verticales semblent
porter les traces de la main de l'homme, les dalles et
les blocs doléritiques étant disposés de manière à simuler
les pans d'une gigantesque miu'aille divisée en une foule de
cases et de compartiments symétriques. Ce n'est qu'en
grimpant le long de toutes ces dal les mobiles s'éboulant sans
cesse sous les pieds, que j e suis pai'venu, non sans quelque
danger, à atteindre la sommité du Kalé Dagli, point culminant
de cette partie du Bingueul Dagli, lequel m'a donné
une altitude d'environ 3,000 mètres. L'autre portion (la poi--
tion occidentale) du croissant est représentée par une masse
beaucoup plus étendue, mais moins élevée et à contours
moins variés. C'est un i-empart légèrement recourbé vers
l'enceinte intérieure et y plongeant par des pentes plus ou
moins abruptes, hérissées d'une énorme quantité de blocs.
Dans les endroits les moins inclinés tant des pentes que du
sommet du rempart, on voyait (le J " aotàt -1858) de larges
nappes de neige (mais point de glaciers), dont quelques
traînées descendaient, non-seulement jusque dans l'enceinte
intérieure, mais même atteignaient la surface du plateau
iiifériPAir qui, ainsi que je l'ai dit, a une altitude moyenne
d'environ 2,000 mètres, et peut être considéré comme le pied
septentrional ou le premier gradin de cette partie du Bin