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R O C H E S ÉR0PT1VES.
IV.
Aussitôt que l'on quitte le littoral dans les parages
d'Espia pour lourner au sud-est-sud dans la direction du
district montagneux nommé llassanly, on voit le porpliyi'e
pyroxénique percer k travers les calcaires en masses désagrégées
lîlancliâtres, jaunâtres et bleuâtres, ce qui donne
aux montagnes cet aspect irisé et panaché qui caractérise
certains dépôts marneux des terrains crétacés et tertiaires
inférienrs. Çà et là les porphyres pyroxéniqnes passent à
des conglomérats compactes analogues à ceux de Kireseun.
La région désignée dans le pays sous le nom de Hassanly
est un plateau d'une altitude moyenne d'environ 1,000
mètres, qui s'étend le long de la rive gauche du Kharschout
Tchaï à 6 lieues environ au sud-est-sud de Tripolis ; ce
plateau est parfaitement désort, mais revêtu de magnifiques
taillis de lilmdodendmn ponticmn et â'Aznlea pontica qui
recouvrent partout les roches de porphyre pyroxénique.
L'espace que l'on parcourt depuis le plateau de Hassanly
jusqu'à la ville de Gumuschkané n'est qu'une longue
série de zones de porphyre pyroxénicjue et de dépôts sédimentaires
qui se succèdent et se remplacent mutuellement,
pour ainsi dire à chaque pas. Sous ne nous occuperons ici
que des roches éruiJtives, en nous réservant de revenir plus
t a rd sur les dépôts sédimenlaires ; cependant je ferai observer
dès à présent, et par anticipation, que ces dépôts sédimenlaires,
dont plusieurs se rapportent décidément au terrain
tertiaire inférieur, ont été, selon toute apparence, soulevés
et diversement disloqués par les porphyres pyroxéniques,
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C t l A P I T H E IX. 26 7
ainsi que par les syénites et les granites, intimement liés
• aux porphyres, ce qui paraît indiquer que dans cette partie
de l'Asie Mineure l'éruption des porphyres pyroxéniques,
des syenites et des granites, a eu lieu poslérieurement à la
formation du terrain tertiaire inférieur.
Le massif de llassanly est séparé, par une zone calcaire,
d'un autre massif jjlus élevé, composé d'une succession
de plateaux par lesquels on arrive dans la région montagneuse,
froide et déserte, où, à une altitude de plus de
1 , 9 0 0 mètres, se trouvent les quelques misérables cabanes
qualifiées du nom de village d'Agatch Baschi; elles sont
situées au milieu de forêts de conifères parmi lesquels figurent
deux rares et belles espèces de sapin, savoir : Ahies
orkntalis Spach, el Ahies iXordmanniana Stev. Cependant
toute végétation arborescente disparaît lorsque du plateau
d'Agatch Baschi on gravities massifs arrondi s et plus élevés
qui le bordent du côté du sud et qui, sur plusieurs points,
dépassent l'altitude de 2,000 mètres. Aussi, lorsque je les
traversais à la fin de juin (1858), un brouillard glacial
enveloppait ces âpres solitudes. La zone eruptive, qui embrasse
tant le plateau d'Agatch Baschi que les énormes
renflements dont il s'agit, est séparée (à environ 2 lieues au
sud-est-sud d'Agatch Baschi) par les calcaires d'une autre
zone éruptive où le porphyre pyroxénique est associé à un
diorite de teinte bleuâtre à grain très-tin, efl'ervescent avec
les acides . Au reste, j 'avai s déjà remarqué sur d'autres points
quelques aUleurements de ce diorite au milieu des calcaires.
Après avoir traversé cette nouvelle zone éruptive sur une
ligne d'environ une lieue du nord-ouest-nord au sud-est-sud,
on descend brusquement vers la profonde vallée sur le flanc
septentrional de laquelle se trouve le petit village Sarybaba;
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