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134 RO C H E S EllUPTIVES.
poreuse, renfennant do petits cristaux cVoligoclase très-distinctement
striés. Cette gorge peut avoir une lieue de longueur
du nord au sud.
Du côté du nord, le plateau de Telcir-yaïla se termine
par une vallée étroite qui, à 2 lieues au sud d'Endurluck,
débouche dans une contrée fort accidentée, hérissée
de rochers trachytiques, et déchirée par des ravins profonds.
Celte vallée, dont la fraîche verdure contraste agréablement
avec l'aridité et la nudité qui plus ou moins caractérisent le
massif central de l'Argée, est arrosée par un limpide ruisseau
nommé Deli Sou (littéralement eau folle). 1.1 descend
des régions supérieures de la Tekir-yaïla, et tourne ensuite
au nord-ouest pour traverser la plaine de Kaïsarié et déboucher
dans le Kara Sou.
Sur les points du plateau de Tekir-yaïla où les hauteurs
laissent entrevoir le cratère, celui-ci se présente très-distinctement
ouvert du côté nord-est-nord, échancrure causée
par l'éboulement de cette partie du bord qui se trouve en
quelque sorte remplacée par des mamelons. Ces intumescences
mamelonnées hérissent toute la région inférieure du
revers septentrional du mont Argée, et descendent jusque
dans la plaine de Kaïsarié. Il est probable que ce sont autant
de cônes latéraux ou parasites ayant vomi non des torrents
fluides, car on ne voit nulle part des coulées distinctes,
mais plutôt une pâte qui se sera solidifiée à l'endroit même
de son surgissement.
Le plateau de Tekir-yaïla est une délicieuse station estivale,
tant à cause de sa belle végétation herbacée, qui m'a
fourni plusieurs espèces rares ' , qu'à cause de l'abondance
•1. Je no mentionnerai ici que les espèces suivantes : SilenB (iriioea
fiscti-, Laminili gleckomdides, microphylua et armenium Boiss., liely-
C l I A P I Ï H l î IV. 13.3
de sources limpides et de la fraîcheur de sa température.
Le 18 août (1848) à midi, et à une altitude de 2,128 mètres,
mon thermomètre (à l'ombre) y marqua 12°, tandis qu'à
la même heure, la température était à Kaïsarié (altitude
1,195 mètres) de 18,0, ce qui indiquerait une diminution
d'un degré pour environ 155 mètres.
La planche xvii do l'atlas pittoresque de la première
partie de mon Asie Mineure peut donner une idée de la
manière dont le cratère du cône central se présente lorsqu'on
l'aperçoit du plateau de Tekir-yaïla, c'est-à-dire du
sud-est-sud. Au reste, à cause du labyrinthe inextricable
des rochers et masses de toute espèce qui entourent le cratère,
une vue prise soit du plateau susmentionné, soit de
tout autre point de la montagne même, aura toujours l'inconvénient
de ne donner qu'une idée plus ou moins confuse
de la position occupée par ce cratère sur le cône central qui
le porte. Pour que le dessin puisse faire apprécier cette position,
il faut qu'il soit exécuté à une certaine distance en
dehors du massif argéen, et de manière à ne faire figurer
le cratère que comme un simple détail du grand ensemble.
C'est pour ce motif que, dans ma Géographie physique comparée
de l'Asie Uinexire, j'ai essayé de reproduire le mont
Argée, tel qu'il se présente vu du nord et de l'est, à des
distances plus ou moins considérables. Ainsi la planche x,
p. le montre vu du côté du nord, et notamment du
village Erkelet, situé à trois lieues au nord-ouest-nord de
Kaïsarié, et à peu près à cinq lieues du massif lui-même.
A cette distance, le cratère apparaît comme une dépression
terminale allongée de l'ouest à l'est, et dont le bord septenchrysiwh
globiferum lËois?:, Ciiantoeniehim oreades Boiss., et enfin in
cljarmante Rose musquée ou Musk-ijul [variété de .lurinea depressa).